CHAPITRE 18 - Les bâtiments communaux - L'ÉGLISE

LES BÂTIMENTS COMMUNAUX

 

L'EGLISE COLLEGIALE

 

 

Eglise Saint Laurent – Collection de M. André TIPHAIGNE

 

L'église collégiale est dédiée à Saint Laurent.

 

Saint Laurent, diacre, supposé né en Aragon, martyr en 258. Il fut placé, à Rome, sous l'empereur Valérien, sur un gril de fer que chauffaient des charbons ardents. Fête le 10 août.

 

Le premier édifice date du XIème  siècle. La base de l'église actuelle date du XIIIème. Robert, petit-fils de Théroulde, comte d'Evreux et seigneur de Bourgtheroulde, offre à l'abbaye du Tréport qu'il a fondée en 1059 avec sa femme Béatrice, l'église de Bourgtheroulde avec toutes les dîmes et trente-cinq acres de terre. En compensation, il désire être enterré dans l'abbaye. La confirmation du don  est attestée en 1150. En 1211, après la disparition d'Henri de Ferrières, le tuteur de ses enfants, seigneur intérimaire de Bourgtheroulde, présente à la cure un nommé Georges, admis par l'archevêque Robert. C'était un nouveau droit, certainement exercé par Henri de Ferrières avant sa mort, visant l'abbaye du Tréport jugée trop éloignée pour conserver ses prétentions sur l'église du village. Ce droit de présentation provoque controverses et procès. En 1229, l'abbaye du Bec possède à Bourgtheroulde des rentes et plusieurs terres. Ce qui permet un échange avec les religieux du Tréport. En 1248, Henri de Ferrières cède à l'abbaye du Bec ses droits de patronage de l'église Saint Laurent, sorte de restitution. Les seigneurs de Bourgtheroulde imiteront par la suite les premiers Ferrières en s'arrogeant le droit de présentation. En 1266, Guillaume, clerc de Bourgtheroulde, est admis aux ordres mineurs. L'année suivante, Guillaume de Guiseniers (le même que le précédent ?) est élevé au diaconat pour le service de Messire Guillaume de Ferrières, prêtre et seigneur de Bourgtheroulde. La même année, les religieux du Bec et le curé de Bourgtheroulde sont en procès à propos des dîmes, impôts payés par les pauvres paysans. Le différend est réglé en 1276. La portion congrue accordée au curé de Bourgtheroulde est misérable.

            La partie la plus ancienne date vraisemblablement du 12ème siècle. La voûte est faite d'un assemblage de pierres de taille inégales et de silex, travail typique des bâtisseurs normands.

            En 1441, après un combat entre Français et Anglais dans l'église, l'archevêque de Rouen ordonne une réconciliation dans le lieu sacré.

            Guillaume Le Roux, après l'achat de la seigneurie de Bourgtheroulde, décide d'ériger l'église du village en collégiale. Il fait reconstruire une partie de l'église et commence l'édification de la collégiale dont l'achèvement sera exécuté par son fils Guillaume II, abbé d'Aumale en 1522. Ceci est confirmé par un acte de 1517 où on apprend que sept chanoines ou prébendés y sont à demeure, font le service divin journellement comme il est de coutume en la cathédrale collégiale de Rouen. Guillaume Le Roux fait construire un chœur somptueux. L'église s'écroule en partie en 1540. En 1613 un acte est passé chez le notaire de Bourgtheroulde concernant le trésor de l'église. Après la mort de Claude IV Le Roux en 1632, la nomination des chanoines de la collégiale est faite par le seigneur de Bourgtheroulde. En 1660, l'église est en ruines et son chœur est rebâti. Le 13 juin 1661 a lieu la déclaration des terres et héritages appartenant à l'église Saint Laurent qui sont baillées à loyer aux plus offrants et derniers enchérisseurs.

            Le clergé est indiscipliné. L'archevêque Colbert menace de supprimer la collégiale. En 1693, aidés par le baron de Bourgtheroulde, Voisin de Saint Paul, les religieux demandent à l'archevêque le maintien de la collégiale. Le 22 août 1728, a lieu l'adjudication de l'affermage des biens appartenant au trésor de l'église de Bourgtheroulde. Quatorze immeubles sont adjugés sous la signature de Pierre Hébert chirurgien trésorier en charge et Jacques Guestard curé doyen. En 1735, l'archevêque de Rouen, Nicolas Le Gay, primat de Normandie, pair de France, premier aumônier de la reine, ordonne que le Te Deum soit chanté en l'église de Bourgtheroulde en action de grâces de la victoire remportée en Italie par l'armée de sa majesté.

            Le 12 août 1744 a lieu la bénédiction du chœur de la chapelle de l'église  Registre paroissial de Bourgtheroulde – Nous prêtre doyen de la paroisse d'Infreville doyen rural du doyenné du Bourgtheroulde en vertu de la commission à nous adressée, dattée du dix août mil sept cent quarante quatre signée de Monsieur labbé Terisse vicaire général de Monseigneur larchevêque de Rouen en conséquence de la requête présentée par le Sieur Guestard prêtre curé du Bourgtheroulde signée de luy et dattée du dix août mil sept cent quarante quatre avons fait la bénédiction du chœur de la chapelle de ladite église le douze dudit mois et an que dessus. Signé : G. Mouchet.

La grosse cloche, nommée « Jean Baptiste François Angélique », est bénie le 3 juillet 1749 par les chanoines Dupont et Julien. Le parrain est Jean Baptiste François le Cordier de Bigards, marquis de La Londe et baron du Bourgtheroulde, représenté par Bernard Le Riche, son receveur. Angélique Le Cordier De Bigards, fille du parrain, marraine, est représentée par la femme Le Riche. Deux cents vingt livres sont payées pour la refonte de cette cloche par la Fabrique. Cette somme est confirmée dans le compte 1746/1748. Le sieur Brocard, fondeur de cloches, reçoit cent soixante-quinze livres sept sols et six deniers pour le méteil de la cloche (*méteil : dite « fausse cloche » qui est en terre.  Fabrication de la fausse cloche : elle doit tenir le noyau de la place qu'occupera plus tard le métal. Sur une légère couche de cendre destinée à empêcher l'adhérence au noyau de la fausse cloche, on dépose la terre en couche épaisse d'abord, puis très fine, de la même manière que le noyau). Sept cents livres sont données à divers entrepreneurs.

Cent trente livres sont payées au sonneur de cloches en 1750. Le trésor reçoit trois livres pour la sonnerie de la cloche.

            Le 22 février 1790 est établi un détail approximatif de la cure de Bourgtheroulde. La présentation est faite à M. le marquis de La Londe. Il est fait un état des terres et rentes de la collégiale. Le 28 juin 1790, le procureur de la commune fait remarquer que l'église a besoin de décorations urgentes. Le 3 juillet, les dîmes ainsi que les biens domaniaux et ecclésiastiques sont sous surveillance : un tiers de la dîme au curé doyen, deux tiers aux religieux du Bec Hellouin. Le curé sera assisté d'un officier de la municipalité  En exécution du décret du 27 janvier 1791, le 6 février, à l'issue de la messe, Robert Pinchon, curé, prête le serment civique mais se rétracte le 12 février. Le 3 février 1793, une délibération du conseil municipal déclare à propos des bancs de l'église que ceux qui en jouissaient déjà en 1791, refusant de payer, seront contraints désormais de les louer. Le 8 mars, Pierre Thomas demande la réduction de la location des chaises de l'église. Ecorcheville, procureur, admet la réclamation et accorde des réductions sur les sommes déjà versées en 1792 et 1793. Le 15 Ventôse an 2 (2 mars 1794), François Nicolas Léger, ci-devant curé, dépose au greffe sept clefs pour ouvrir les portes de l'église et différents coffres qui y sont enfermés. Le 24, le curé Léger, dit né le 28 octobre 1758, obtient un certificat de civisme. Il a payé la contribution patriotique, n'a pas émigré, ses biens ne sont pas séquestrés. Il a été curé jusqu'au 15 Ventôse. Le 19 Prairial an 3 (7 juin 1795), François Nicolas Léger reprend ses anciennes fonctions pour professer la religion catholique, apostolique et romaine après les réclamations réitérées des habitants. Les temples sont rendus aux citoyens de la commune en application de la loi du 3 Ventôse an 3. Léger est autorisé à exercer à nouveau le culte.

Le 28 Messidor an 10 (17 juillet 1802) il est prévu de faire des réparations à l'église et d'assurer les frais de culte et d'ornements. Le 11 Vendémiaire an 11 (3 octobre), au son de la cloche, a lieu la publication des rôles de l'église. Le 1er Nivôse an 11 (22 décembre 1802) l'inventaire des effets de l'église est effectué en présence de Philippe Durand et Thomas Jacques Augustin Prudhomme trésorier de l'église, de Bourgalley et Marin Théroulde clerc et sacristain. Dans la sacristie : une armoire à quatre battants fermant à clef ; une basse armoire aussi à quatre battants et quatre tiroirs fermant à clef dans laquelle se trouvent une seule chasuble fond blanc croix rouge sans voile étole ni manipule, trois chapes en damas rouge, trois livres de lutrin, deux vieux processionnaires, un encensoir, un soleil en fer blanc, un petit seau à eau bénite même matière, un autre plus grand avec son goupillon manche de bois. Dans le chœur : un lutrin, quatre escabeaux, une lampe en cuivre argenté, ses chesnauts en cuivre naturel, le corps de la lampe relevé en Rose. Sur le maître autel : une nappe en toile presque usée, six chandeliers, un encensoir et sa navette en cuivre argenté, deux chandeliers d'ascolitte (vicaires) même échantillon, un crucifix en plâtre, un carton complet encadré sans verre en gravure simple, un missel et son porte livre. Aux deux petits autels : deux voiles de statue en serge et mousseline. Dans la nef : vingt-huit bancs, quarante chaises. Au bas de l'église : des fonts baptismaux, une tribune dans laquelle un vieux orgue dévasté. Dans le clocher : une horloge et une cloche. Aussi dans l'église : une croix, son bateau en cuivre argenté, un drap mortuaire, deux crochets garnis de fer et sanglaux, une carrure de dais et ses quatre bâtons, tous ces objets réclamés et reconnus appartenir à la Confrérie (*les Charitons) comme achetés aux dépens de chacun des membres. Le 21 Germinal an 11 (11 avril 1803), le conseil municipal expose que la sacristie a servi de maison de sûreté pendant la Révolution et observe que le nouvel ordre des choses la rend à sa primitive destination. Le 19 Floréal (9 mai 1803), les curés, vicaires et desservants voient leur traitement augmenté de 500 francs. Les locations des chaises et des bancs de l'église sont suffisantes pour faire face à la dépense pour frais d'achat et d'entretien de tous les objets nécessaires au culte paroissial.

Le 31 janvier 1806, le conseil, ayant reçu des réclamations des habitants, considère que de temps immémorial il y a eu plusieurs messes à Bourgtheroulde les fêtes et dimanches. C'est le moyen de rendre ce lieu plus florissant. Le conseil déclare qu'il y a lieu d'accorder au prêtre qui remplit la fonction de vicaire une somme de trois cents francs par an. En 1808, le Conseil de Fabrique fait procéder à la reconstruction de l'orgue par Thomas Mary, facteur d'orgue à Amiens. Il est inauguré le 14 novembre. L'organiste de l'église Saint Eloy de Rouen est présent. M. Lametterie est organiste en titre de l'église Saint Laurent. L'orgue est réparé en 1809. Le dimanche 5 juillet 1812, le Conseil de Fabrique autorise M. Carité, trésorier, de faire l'acquisition de l'une des deux chaires à prêcher, proposées par les administrateurs de la cathédrale d'Evreux. En novembre 1836, une place est désignée pour apposer les affiches civiles et judiciaires. La place la plus convenable est le carré qui se trouve contre la muraille de la petite sacristie faisant face au Pavé (*Grande Rue). Le placard sera en bois, scellé dans cette muraille.

Le 7 novembre 1858, sont déposés les plans et devis des travaux pour restauration et consolidation du plafond, charpentes de la grande nef, murs extérieurs de l'église. Il est urgent de procéder à ces réparations par sécurité publique. La Fabrique ne peut faire face. Elle ne dispose que de cinq cents francs. La municipalité ne peut accorder qu'une aide de cinq cents francs en raison des frais prévus pour la construction de la future mairie. Le conseil municipal demande une aide de quatre mille six cent quatre-vingts francs auprès du préfet et du gouvernement. Le devis précédent est réduit en avril 1859. La pierre dure de Caumont sera diminuée de soixante et onze mètres soixante-seize.L'architecte diocésain fait des observations sur le devis des réparations à faire à l'église en mai 1860 et ne donne pas d'avis favorable : regret de voir les larmiers retranchés ; absence de renseignements dans le changement de la couverture en tuile pour une couverture en ardoises ; établissement d'une voûte en plâtre avec arcs-doubleaux (solive d'un plancher plus forte que les autres) ; charpente constituant un  changement complet par la suppression des entraits de ferme (assemblage de pièces placées de distance en distance destinées à porter le faîtage, les pannes et les chevrons d'un comble). M. Vittecocq, maire, trouve le devis parfaitement juste qui donne solidité et résultats désirables, mais apporte des modifications en tenant compte des observations de l'architecte diocésain. Le devis des réparations et reconstruction de l'église s'élève à sept mille neuf cent trente-huit francs et quatre-vingt-dix centimes. L'architecte diocésain est favorable au nouveau projet en septembre. Les ressources de la commune sont insuffisantes pour faire face aux frais. Il est impossible d'obtenir des secours de l'état. Le devis est réduit par l'ajournement de la couverture en ardoises remplaçant celle en tuiles. Il est demandé au préfet l'autorisation de faire exécuter les travaux soit par voie économique, soit par adjudication partielle.

En août 1863, il est prévu qu'une partie de la charpente du comble de la nef sera détruite et réédifiée sur une longueur de sept mètres à partir du chœur. Le maire ne peut suivre l'ordre du devis.Cinq cents francs sont accordés à la commune par le préfet pour effectuer des travaux à l'église en août 1865. En septembre le maire propose d'acquérir deux tableaux représentants les quatre évangélistes peints par Durouchel d'Evreux pour la décoration intérieure de l'église. Les toiles auraient la dimension de trois mètres sur huit et coûteraient deux mille francs. En novembre, le préfet adresse cinq cents francs pour l'achat de ces toiles. Le 9 septembre 1867, le maire fait un exposé sur les dépenses faites par la commune pour divers travaux, dont la construction de la nouvelle mairie, les réparations considérables de la toiture et de la nef de l'église : les combles ont été réédifiés, une partie a été remise en bois neuf ; la couverture qui était en tuiles et en mauvais état a été recouverte en ardoises ; la voûte de la nef a été reconstruite en bois de chêne du Nord. La commune a dépensé la somme de mille cinq cents francs. La Fabrique a participé par une somme de cinq cents francs. Une loterie ayant rapporté plus de trois mille francs a été investie dans ces travaux. Une partie d'un secours de mille cinq cents francs, accordé par le préfet, a été affectée à ces réparations. Les deux piliers du chœur menacent ruine dans leur embase ainsi que les trois pans coupés de ce même chœur. Ils sont réparés pour une somme de neuf cent trente-deux francs soixante-dix-huit centimes prélevée sur le reste du secours alloué par le préfet.

Par suite de grands vents, des réparations urgentes au clocher de l'église sont exécutées en 1874. Le 27 mars 1876, la Fabrique demande une parcelle de terrain de quinze mètres huit centimètres pour y construire une sacristie. L'actuelle est dans un état de dégradation affreuse. La municipalité donne son autorisation. La nouvelle sacristie sera construite à la place de la précédente. Le 10 mai, la Fabrique fait une demande de secours à la municipalité pour cette construction. Le conseil municipal accorde mille trois cent soixante et onze francs quarante à prendre sur les recettes supplémentaires. En mai 1877, des travaux sont faits au clocher. Il est recouvert presque en entier, des pièces de bois sont remplacées. La croix qui le surmonte est consolidée. La nouvelle sacristie est construite par M. Braquehais, marchand de pierres et entrepreneur à Bourgtheroulde, en avril 1879.

            Le 4 juillet 1885, la municipalité approuve la proposition du conseil de Fabrique de faire procéder au pavage de l'église à l'aide de ses ressources. Le conseil municipal vote des remerciements. Le 12 août, la Fabrique accepte le remboursement d'une rente fondée au profit du trésor de l'église par la famille de M. Ratier demeurant à Bourg Achard. La Fabrique demande que ce capital serve à payer un excédent de dépenses résultant du pavage de l'église ainsi que celles supplémentaires et indispensables qui ont été occasionnées pour consolider la voûte d'un caveau qui existe sous le chœur et le raccordement du dallage des chapelles latérales. Une plaque de cuivre est apposée sur le pilier gauche de la nef mentionnant que le pavage a été effectivement réalisé en 1885. Le texte est ainsi conçu : Larcher curé doyen – Gruel maire, Legendre adjoint – Conseil de Fabrique : Osmont, Filoque, Sauvage, Bonvoisin - Conseil municipal : Gruel, Legendre, Filoque, Poulard, Legrix, Bouquet fils, Bonvoisin, Gasse aîné, Leroux, Lecerf, Rebulet, Danvy.

            En février 1904, des travaux faits à l'église par M. Cardine sont reconnus complets et convenables. L'abbé Boulanger, curé doyen, demande le 7 février 1907, une attribution de jouissance gratuite de l'église de Bourgtheroulde et de tous les objets la garnissant pour une durée de dix-huit ans. Ces pouvoirs lui sont conférés par Monseigneur Philippe Meunier, évêque d'Evreux. Le conseil municipal, tout en manifestant sa plus ferme intention de maintenir et assurer le libre exercice du culte de la paroisse, exprime l'avis qu'il n'y a pas lieu en ce moment pour le maire de donner récépissé à l'abbé Boulanger de cette demande et décide de rester dans le statu quo. Il est fait un rappel de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat et de celle du 2 janvier 1907 concernant l'exercice public du culte. Réintégration de la statue de Saint Laurent : Le 23 novembre 1907, le maire expose au conseil municipal que, par arrêté du 10 juin 1907, M. le Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts a classé à titre définitif parmi les monuments historiques, des fragments de vitraux du XVIème siècle dans l'église de Bourgtheroulde et la statue de Saint Laurent, pierre peinte du XVIème également. Cette statue a été depuis plusieurs années transportée de l'église dans le jardin du presbytère, très probablement par les soins de l'ancien desservant de l'église ou les membres du conseil de Fabrique. Cette statue, intéressante par son ancienneté, est restée depuis exposée aux dégradations résultant des intempéries. Il lui a semblé de toute nécessité de la faire réintégrer dans l'église de Bourgtheroulde pour en assurer la conservation et lui éviter de plus sérieuses dégradations. La statue a été replacée dans la chapelle Saint Laurent sur un piédestal en pierre.

           En décembre 1909, le toit du clocher est dans un état complètement délabré. Des travaux de réfection sont en cours. Un projet de restauration de deux verrières absidales (derrière le chœur) de l'église est proposé en août 1921. L'abbé Rivière informe le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts qu'un paroissien est disposé à concourir à la dépense envisagée pour deux mille francs. L'une des fenêtres représente le Christ portant la croix. Le préfet prévoit la prise en charge d'une partie des frais, mais il n'est pas question de restaurer la fenêtre du pan coupé droit classée aux monuments historiques. Le 4 février 1924, un projet par adjudication publique est présenté pour la réparation à neuf de la toiture en ardoises du clocher de l'église en partie découverte. Les voliges sont pour  la plupart pourries En octobre de la même année, le vitrail du XVIème siècle de l'église, côté droit, classé monument historique, est restauré. Un paroissien a fait un don de mille francs. Le préfet donne son accord. La commune participe aux frais engagés. Le grillage protecteur d'un vitrail est en mauvais état. Une subvention du ministre des Beaux-Arts est accordée en décembre 1929. Des travaux sont effectués au pignon ouest de l'église en juin 1930. La torchère de l'église est prêtée en 1931 au président du comité d'organisation d'art religieux de Rouen. (*La torchère est un grand chandelier à une seule branche. Elle servait à éclairer l'inhumation des pestiférés à la nuit tombée par les membres de la confrérie des Charitons. De nos jours, elle est le symbole de la lumière). L'horloge de l'église est réparée en octobre 1936 par M. Jouan, horloger à Elbeuf. Les sonneries des cloches ont cessé à la mort de M. Buet, sacristain et fossoyeur. Ces sonneries étaient payées par le curé doyen. Une démarche est faite auprès de lui en décembre 1936 pour leur rétablissement. Les soubassements de l'église sont refaits en mai 1943. En avril 1944, le curé doyen informe la municipalité que des plâtras tombent du plafond de la chapelle de la Vierge, menaçant de blesser les fidèles. En 1949, la dernière tempête a déplacé un grand nombre d'ardoises. Il sera procédé à leur remise en place en attendant de pouvoir entreprendre la réparation totale. Les vitraux de l'église, sinistrés par faits de guerre, doivent être restaurés. La statue de Saint Laurent, classée parmi les Monuments Historiques, a besoin d'être réparée en juillet 1952. Une partie des travaux est prise en charge par la Direction de l'Architecture. La commune apporte son concours. Il est décidé le 10 octobre 1953 que le chœur et la sacristie seront réparés.

L'entreprise Zabouret procède à la réfection des vitraux en juin 1954. La réfection du chœur est projetée en juin 1958. L'intérieur  de l'église est repeint en 1959. Les toitures du chœur et du corps carré sont refaites. La réfection des soubassements des murs est envisagée. En août 1959, une lampe électrique est installée près du char mortuaire pour éviter le dépôt d'immondices contre l'église. L'électrification de la sonnerie des cloches est confiée en octobre 1959 à la maison Biard-Roy de Sainte Austreberthe qui réparera également l'horloge. Un contrat d'entretien des cloches et appareillage électrique est passé avec la maison Biard-Roy le 3 mai 1960.  Des réparations urgentes sont exécutées à la toiture de l'église en mai 1960. L'électrification des cloches est terminée en mai 1962. La réfection du clocher est effectuée. En septembre1964, le doyen Fournier demande que le chauffage de l'église soit fait par air chaud propulsé. Le cadran ouest de l'horloge de l'église est remis en état en 1966. Le doyen Fournier demande le 22 juin 1967 la suppression de deux tablettes se trouvant devant les piliers à l'intersection de la nef et des chapelles latérales, la réfection d'un panneau sur le pilier gauche afin qu'il soit identique au pilier droit. Des dégâts au clocher sont occasionnés par la tempête en 1970. Les frais de réparation sont remboursés par la compagnie d'assurance. Un paratonnerre est installé sur le clocher. En septembre 1971, l'église est cambriolée. Le vitrail sud de l'église est restauré en 1972. L'état de la tour du clocher nécessite des réparations en avril 1972. La question est à revoir avec l'architecte des Bâtiments Historiques. La commune n'a pas de possibilités financières. La tour du clocher est réparée en octobre. La tempête de l'hiver 1978 a endommagé la couverture de la flèche de l'église qui est à refaire. Ce qui est programmé en avril 1979. Les dégâts sont remboursés par les assurances en juin 1979. En décembre 1990, une aide est demandée au Conseil Général pour financer des travaux de rénovation à l'intérieur de l'église de Bourgtheroulde. Ils sont exécutés en 1991. La même année, il est prévu que le chevet soit éclairé. Le 31 février 1992, la remise en état des vitraux de la baie du chœur sud de l'église Saint Laurent est envisagée. Une demande de subvention est adressée au Conseil Général : les travaux sont urgents.  En mars 1995, une subvention est demandée au président du Conseil Général afin de procéder à la première partie des travaux de la couverture de l'église. Une seconde subvention est sollicitée afin de procéder à la deuxième partie des travaux en juillet. L'illumination de l'église est effectuée en 2002.

            Les tableaux de l'église son restaurés en mars 2003. Ils sont présentés lors de la Journée du patrimoine en septembre 2003. A droite, en entrant dans l'église : Saint Laurent – A gauche : Saint Sébastien. Patron des archers, né à Narbonne au 3ème siècle. Sa famille est originaire de Milan. L'empereur Dioclétien le charge de traquer les chrétiens de Rome et de les mettre à mort. Il en trouve plusieurs mais se laisse convertir. Il est condamné à mourir sous les flèches de ses compagnons d'arme. Il survit à ses blessures. Guéri, il reproche à l'empereur sa cruauté. Dioclétien le fait exécuter sur-le-champ. Son corps, jeté dans les égouts, est recueilli par des chrétiens et pieusement inhumé dans la catacombe de la Via Appia à Rome en 288. Fête le 20 janvier.

            En janvier 2004, suite à la canicule de l'été précédent et au gel de l'hiver, les pierres de l'église s'effritent. Il est procédé à l'état de lieux des trois églises de la commune.

            En 2005, l'église n'a plus de prêtre attitré depuis le départ de l'abbé Trotel en 1995. Les offices sont célébrés par un prêtre se déplaçant de paroisse en paroisse (Notre Dame du Roumois).

             Le bâtiment actuel présente une architecture harmonieuse.

 

 

Intérieur de l'église Saint Laurent – Collection de M. André TIPHAIGNE

 

            Cinq parties composent l'église actuelle : la tour clocher, la nef, le transept, le chœur, la sacristie - Le clocher : A l'intérieur se trouvent trois cloches : Une de 1200 kilogrammes, 1 mètre 26 de diamètre. Une de 935 kilogrammes, 1 mètre 16 de diamètre. Une de 605 kilogrammes, 1 mètre 01 de diamètre. Celle qui fut baptisée en juillet 1749 est très certainement la seule qui ne fut pas descendue à la Révolution. La seconde fut achetée par la Fabrique de l'église en 1821. Le clocher n'avait qu'une seule cloche. Le 15 octobre 1921, les parrain et marraine de la future cloche sont choisis : M. Jacques Augustin Prudhomme, adjoint au maire et Mme Caroline Bosquier épouse de M. Verger tanneur à Pont Audemer, sœur de M. Bosquier maire et notaire de Bourgtheroulde. La cloche est installée en 1822 ou 1823. La date de son baptême, son nom sont inconnus. Le 31 décembre, 300 francs sont alloués par la Fabrique à M. Capelain, fondeur, à valoir sur la totalité d'un montant de 600 francs.

La troisième fut offerte par Madeleine Gasse, épouse Keller entre 1950 et 1960. Elle porte le prénom de sa marraine : Madeleine - La nef : Elle aurait été construite avant le clocher. Les murs anciennement enduits ont retrouvé leurs aspect d'origine : pierre et silex. Le sol est composé de plusieurs carrelages. A gauche, en entrant, les fonts baptismaux du 19ème siècle. L'intérieur est décoré par deux tableaux offerts par Napoléon III en 1867, représentant saint Laurent et saint Sébastien. Ils sont restaurés en mars 2003 et présentés lors de la Journée du Patrimoine en septembre de la même année. Les bancs qui accueillent les fidèles sont typiques : disposés de part et d'autre de l'allée centrale, ils ont la particularité d'être en bois, d'un seul tenant, munis de dossiers. Les prie-Dieu, aussi en bois, sont attenants aux bancs. L'ensemble est clos par un portillon s'ouvrant vers l'allée centrale. Les deux chapelles proches du chœur sont munies de chaises et de quelques prie-Dieu dont certains sont personnalisés par une plaque rappelant le nom de leurs propriétaires, en particulier celui de Mme Bouquet -  Le transept : La chapelle de droite est ornée de statues. Saint Adrien, légionnaire romain du 2ème siècle, patron des gardiens de prison - Saint Joseph, statue du 20ème siècle - Saint Dominique, évêque de Rouen - Saint Hermeland (ou Herbland), moine, abbé de saint Wandrille. Il fonde un monastère près de Nantes - Sainte Cécile qui tient dans sa main droite un organum et dans sa main gauche la plume des martyrs.

La chapelle de gauche est consacrée à la Vierge, statue en bois du 18ème, classée et inscrite au patrimoine, restaurée vers 1990. Deux autres statues représentent sainte Anne et l'Assomption de la Vierge, vraisemblablement du 19ème siècle - Le chœur : construit entre 1500 et 1525. Dans la crypte, furent inhumés les corps de plusieurs seigneurs et barons du Bourgtheroulde : Le Roux, Voisin de Saint Paul, leurs épouses et certains de leurs enfants - Les vitraux : Dans le chœur, les deux vitraux nord portent les inscriptions : Bourgtheroulde, Saint Laurent – Evreux, Saint Thaurin (*en référence au premier évêque d'Evreux, d'origine romaine, arrivé en Gaule vers la fin du premier siècle). Les deux vitraux sud : Saint Pierre – Normandie. Le vitrail de gauche : La montée au Golgotha. En bas à gauche, le mendiant qui donne une boisson vinaigrée à Jésus. Au-dessus du mendiant, la pécheresse Marie Madeleine, la Vierge et Saint Jean. Plus haut, les soldats de la garde romaine, habillés comme des nobles. Un soldat tenant un fouet au-dessus du Christ. En fond, une ville, sans doute Jérusalem. En haut du vitrail, quatre vitraux à thème : la fuite en Egypte, le sacrifice d'Abraham, un vitrail non identifié, les armoiries de Bourgtheroulde.Le vitrail du centre : La crucifixion. Saint Jean à droite, Sainte Madeleine à gauche. En bas à gauche, la mise au tombeau par Joseph d'Arimathie et les Saintes femmes. Autour de la croix, trois anges recueillent le sang du Christ aux pieds et aux mains. En haut : à gauche, la lune. A droite, le soleil. Au centre, l'épisode du serpent d'Airain dans le désert avec Moïse.Le vitrail de droite : un soldat dormant, les armoiries de Bourgtheroulde avec ses léopards, Jonas dans la gueule de la baleine - La sacristie : ayant servi de prison pendant la Révolution, elle fut restaurée au 19ème siècle. Elle est ornée d'un Litre funéraire (*bandeau en effigie peint sur les murs, extérieurs ou intérieurs, à la suite du décès d'un seigneur). Il s'agirait des armoiries des Le Cordier de Bigards, marquis de La Londe dont un membre épousa l'héritière de Voisin de Saint Paul qui fit l'acquisition de Bourgtheroulde auprès du dernier baron le Roux - La crypte : date du 15ème siècle. Les pierres formant la voûte sont couvertes de noms d'habitants ou notables de l'époque.

            Le plat de quête du 17ème, en dinanderie, provient de l'église de Boscherville.

            La statue de Saint Laurent s'abrite sous le porche. Datant du XVIème siècle, elle est classée. Saint Laurent est invoqué pour guérir les brûlures, les maladies de peau, l'eczéma. Il protège des incendies. Les patients portent sur eux un petit ruban blanc. Un ruban de la même étoffe est noué sur la statue du saint. Une neuvaine doit être accomplie pour la réussite de la guérison. Les personnes guéries oublient souvent de retirer le ruban de la statue… 

 

 

 Statue de Saint Laurent – XVIème siècle – 2005 - Statue polychrome classée. La dalmatique et l'étole sont remarquables de détails. (*Dalmatique : riche tunique à manches amples et souples en laine de Dalmatie – province des Balkans. Cette tunique était portée par les empereurs romains et certains souverains ou grands personnages)

 

Prière à Saint Laurent

Ô Grand saint Laurent

Sur un brasier ardent

Tournant et retournant

Vous n'étiez pas souffrant

Accordez-moi la grâce

Que cette douleur passe

Brûlure

Perds ton échauffure

Saint Laurent te l'ordonne

Autant que la Madone

Brûlure

Perds ta chaleur

Comme Judas perdit sa couleur

Quand il reçut ses trente deniers

Au jardin des oliviers.

 

 



15/04/2010
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour