CHAPITRE 45 - LA POSTE

LA POSTE

 

                Mis en place par Philippe Le Bel, les premiers facteurs réunissent à la fois les fonctions de tambour de ville et de garde-champêtre. A Paris, ils sont nommés « messagers à pié ». Ils montent à cheval, franchissent douze lieues par jour et sont indemnisés pour leurs vêtements. Les premiers facteurs sont exemptés de nombreuses taxes. La taille royale et la dîme versée au clergé ne leur sont pas imposées.

                Le 1er janvier 1689, le courrier d'Alençon à Rouen tombe de son cheval et meurt. Il est inhumé dans le cimetière qui se trouve près de l'église.

Le 10 octobre 1790, Jean Neveu, directeur de la poste aux lettres, et son fils ainsi que Claude Nicolas Lequesne commis à la distribution prêtent serment. Il est reproché à Neveu d'employer des enfants mendiants qui ne sont pas propres. Le 16 avril 1792, Marie Jeanne Neveu, veuve de Claude Lequesne, directrice de la poste aux lettres, Claude et Nicolas Lequesne commis de bureau, Pierre Jacques Carité fourrier, Nicolas Tassel facteur commis, prêtent le serment civique. Le 30 avril, Michel Grandin chef du bataillon de la Garde nationale de Marcouville se plaint que la directrice de la poste refuse le port du courrier. Elle prétexte qu'il n'a qu'un assignat et qu'elle veut être payée en numéraire. Le 1er mai, un arrêté est adressé à la veuve Lequesne. Elle recevra des bons des villes d'Evreux, Elbeuf et Louviers. Il faut faire cesser la rareté du numéraire pour le paiement de la poste aux lettres des habitants de Bourgtheroulde et alentour. Le 21 octobre 1792, la directrice de la poste aux lettres, le facteur, prêtent serment : fidélité à la Nation, maintien de la liberté. Ils jurent de mourir en les défendant.               

                Le 15 décembre 1864, la municipalité vote une somme de quatre cents francs pour l'installation d'une ligne télégraphique.

                Lors de la guerre franco-prussienne, le 8 décembre 1870, un officier prussien se fait conduire au bureau de tabac. Il réquisitionne tout ce qu'il peut trouver et fait détruire le télégraphe par le sous-officier qui l'accompagne.

            La loi du 6 décembre 1873 remet les bureaux télégraphiques aux agents des Postes. La remise des télégrammes à domicile est assurée par un agent communal agréé par l'administration des télégraphes. Le décret du 10 juillet 1876 charge le receveur des postes de choisir le porteur des télégrammes et impose aux communes l'obligation de pourvoir aux frais de distribution et de rémunérer l'agent qui sera désigné. Une somme de cent francs est votée par la municipalité à la receveuse des postes chargée de faire porter les télégrammes à domicile. En mai 1882, le facteur demande que la deuxième distribution du courrier soit supprimée le dimanche après-midi. Les horaires demeurent inchangés, même le dimanche, étant donné l'importance des courriers de Rouen et Paris. La deuxième distribution est maintenue le dimanche comme tous les jours de la semaine à une heure de l'après-midi. Le directeur des postes et télégraphes de l'Eure adresse une lettre à la municipalité le 13 juillet 1892 : Au terme de l'article 13 du décret du 8 mai 1867, la commune de Bourgtheroulde doit assurer à ses frais la remise gratuite des télégrammes dans l'étendue du territoire compris dans le périmètre de l'octroi. Elle n'est alors assurée actuellement que dans le bourg.

                Depuis la création de la ligne de chemin de fer de Serquigny à Rouen, un service d'omnibus subventionné par la Compagnie de l'Ouest a toujours existé. Ce qui n'est plus le cas en 1897. Les colis sont adressés en gare et non à domicile. Le service des dépêches est fait par le courrier à pied entre la gare de Bourgtheroulde-Thuit Hébert et la poste de Bourgtheroulde, travail pénible en raison du poids souvent très lourd des dépêches. Le Courrier court des dangers, notamment la nuit puisqu'il revient de la gare à trois heures du matin et est souvent porteur de valeurs considérables. L'administration des postes aurait avantage à faire exécuter ce service avec cheval et voiture munie d'un coffre fermant à clef. Elle pourrait transporter ainsi des voyageurs et livrer les colis à domicile.

             En août 1900, La municipalité approuve la création du réseau téléphonique à Bourgtheroulde et le circuit la reliant à Pont Audemer, à la seule condition qu'il passe par Elbeuf et non par Montfort sur Risle pour raison d'économie, Elbeuf étant plus proche que Pont-Audemer. Le 19 décembre 1902, la receveuse des postes, télégraphes et téléphone réclame une indemnité en raison du travail supplémentaire que lui occasionne l'ouverture au public d'une cabine téléphonique dans son bureau.  Le 13 mai 1907, certains habitants sont mécontents : Le facteur commence sa distribution au départ de la poste pour desservir d'abord les habitations les plus éloignées. Le maire demande la modification de l'itinéraire au directeur des postes pour que la Grande Rue soit desservie en premier. Se référant à la loi de finance du 31 octobre 1907, la municipalité demande la gratuité des distributions des télégrammes, messages téléphonés et avis d'appels téléphoniques. Un avis ministériel informe que le receveur ou le gérant du bureau recevra zéro franc dix pour ces services. Par arrêté du 28 juin 1909, Bourgtheroulde bénéficie de cette mesure à partir du 15 juillet. Dès le 1er juillet, la commune a la faculté d'étendre la distribution gratuite à tout son territoire, même en dehors de la zone soumise à l'octroi. La receveuse des postes recevra cinquante francs annuellement pour le service gratuit de distribution en dehors de l'agglomération réglementaire. Le piéton agréé par ses soins recevra cent cinquante francs par an.

Le 6 novembre 1909, le propriétaire du local occupé par le service des postes refuse de renouveler le bail expirant le 30 juin 1910. Il est projeté d'acquérir un terrain situé dans la Grande Rue du bourg, non loin du centre des affaires. Le 20 novembre, Mme Frémont consent à la commune la cession d'un terrain de trois cent treize mètres carrés à prendre dans le jardin de l'hôtel tenu par M. Bossière sur la grande route de Rouen (*ex hôtel du Cheval Noir). M. Cossard, architecte à Brionne, est pressenti pour exécuter devis et plans, qui sont approuvés le 30 décembre sous réserve.  Un groupe d'habitants demande qu'une boîte aux lettres soit installée dans le quartier des halles et de l'église : le futur bureau de poste se trouvera trop éloigné. M. Paon, buraliste et facteur, dont la maison est située Grande Rue en face de l'église, offre de relever régulièrement et gratuitement la boîte aux lettres qui serait placée dans le bas du bourg.

Le 30 octobre 1910, le bureau de poste est livré à l'administration. .Le coût total des travaux est de vingt mille trente francs et quatre-vingt-dix-neuf centimes.

 

(Collection privée de M. TIPHAIGNE)

 

En décembre 1912 le bureau de poste est surchargé. Il est tenu par une aide intérimaire. Les receveurs successifs n'ont pas accepté ce poste dans un bureau de construction récente. Il incombe à l'administration d'y remédier et notamment par la création à la gare de Thuit-Hébert d'un emploi d'entreposeur. En 1922, le courrier n'est distribué le dimanche que dans l'agglomération, d'où de nombreuses plaintes de personnes habitant en dehors du bourg. Il est aussi reçu avec retard. En octobre 1928, des démarches sont faites pour que le téléphone soit à la disposition des habitants le dimanche et qu'un numéro relié au bureau soit installé chez un hôtelier. En avril 1929, la receveuse des Postes demande qu'une enseigne portant le nom de la localité soit fixée sur la façade. Elle sera placée où se trouve gravé le mot « Postes ».

En décembre 1951, la population demande au maire d'intervenir pour que l'horaire d'ouverture de la poste soit rétabli : de quatorze heures à dix-huit heures. Elle est actuellement fermée de douze heures à quinze heures. La façade de la poste, criblée de trous d'obus (*combats de chars le 26 août 1944), est rénovée en 1959.

La commune demande à être rattachée au réseau téléphonique d'Elbeuf le 8 avril 1970. L'ouverture d'un deuxième guichet est demandée en janvier 1976. La dégradation dans la distribution du courrier est constatée en octobre 1979 : Le bureau de poste dessert douze communes pour le courrier et environ quarante pour les télégrammes. Il n'y a pas eu de distribution pendant plusieurs jours dans certains quartiers.

Un nouveau poste est créé au début de l'année 1980. Le 1er juillet de la même année, les  horaires d'ouverture du bureau sont modifiés : quatorze heures trente à dix-sept heures. Un nouveau central téléphonique pouvant desservir cinq cents abonnés est installé dans la commune en 1982.

            En octobre 1998, la solution de regroupement sur Bosc Roger en Roumois est désormais acquise, solution qualifiée de préférable à l'installation d'un centre de tri dans un local de la zone d'emplois de la Baudrière comme les élus du canton l'avaient proposé. Ce qui provoque de vives réactions parmi les usagers. Une pétition est signée par sept cents personnes. La Poste a refusé de décider en faveur de Bourgtheroulde.

 



20/04/2010
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