CHAPITRE 46 - Les Garde champêtres

LES GARDE CHAMPÊTRES

 

1790 - Pierre Louis CARITÉ – garde messier, puis garde-champêtre.

1807 – 8 avril. Marin TROUDE (ou Théroulde) est nommé garde-champêtre après le décès de Pierre Louis Carité.

1815 – Nicolas BOISMARE (ou Boismard) - En 1817, son traitement est de deux francs - Il est aussi concierge provisoire de la maison de sûreté en 1815 en remplacement de Pierre Jacques Elie - Il prête serment : 3Je jure et promets à Dieu de garder obéissance et fidélité au roy, de n'avoir aucune intelligence, de n'assister à aucun conseil, ni entretenir aucune ligue qui serait contraire à son autorité et si dans le ressort de ma fonction ou ailleurs j'apprends qu'il se trame quelque chose à son préjudice je le ferai connaître au roy.3 Trop âgé, il est révoqué le 9 mai 1837 - Il donne sa démission le 20 juillet.

1837 – Guillaume Charles Jean Augustin Honoré LE FRANÇOIS est nommé le 9 mai - Il est tisserand et âgé de 56 ans - Il assure : la police rurale, la pêche, la chasse, le port d'arme, la sûreté publique - Il prête serment le 21 juillet devant le juge de paix et doit se présenter dans les huit jours à la gendarmerie pour donner ses nom, prénoms et domicile - Il est jugé trop âgé en 1852 et démissionne le 20 mars.

1852 – Nomination de Stanislas DUVIVIER, 40 ans.

1865 - LEHEUX - année de son décès.

1866 - VARIN - gendarme en retraite. Démissionne le 8 février 1869.

 Il est proposé d'avoir deux garde-champêtres :

 1869 – 8 février – DAMOUR (cantonnier).

1869 – 8 février – CORMERY (et concierge de la maison de sûreté - Trois générations de Cormery gardiens de la prison – avaient des enfants en nourrice) - Il est révoqué le 26 décembre 1885.

1886 – 11 février. Onésime PINCHON est nommé. Né à Infreville le 12 janvier 1855. Fut tisserand à Bourgtheroulde avant sa nomination. Inflige un procès-verbal à M. GASSE, manufacturier à Elbeuf, propriétaire du Château (KELLER-GASSE), maire d'Infreville pour ne pas avoir fait détruire les chardons dans les champs qu'il possède sur la commune de Bourgtheroulde.  Décède en 1904 à Evreux.

1904 – Olivier MENUT- Son habillement est voté le 23 septembre - Des réparations sont faites à son logement dans la mairie - Il donne sa démission le 22 avril 1905. Le conseil municipal l'engage à revenir sur sa décision et décide à l'unanimité de porter ses émoluments de trois cents quarante à quatre cents francs par an à partir du 1er avril. En juin, Olivier MENUT adresse une lettre de remerciements au conseil municipal et le prie de bien vouloir considérer sa démission comme nulle et non avenue - En octobre 1908, il demande le remplacement de son képi devenu hors d'usage - Il décède en janvier 1913.

1913 - Jules Narcisse BOULANGER– L'habillement de son prédécesseur est retouché pour être mis à sa taille pour l'exercice courant de sa fonction -  Il décède la même année.

1914 – 3 mars - ENGRAND : décède en son domicile Hôtel de la Mairie.

1914 - Jacques Célestin MACHARD – mobilisé le 26 août 1914, part à l'armée – MACHARD fait enlever son mobilier de son logement de la mairie en 1915 et manifeste le désir de ne plus reprendre ses fonctions.

1914 – 26 septembre – Le maire charge un commissionnaire provisoire pour effectuer les divers services municipaux – Célestin TABOURIER, de la compagnie des sapeurs-pompiers, est désigné – Non titularisé – Il répond à l'appel de sa classe en septembre 1915 et quitte sa fonction.

Le maire fait annoncer par diverses insertions dans le journal de Rouen que l'emploi de garde champêtre de Bourgtheroulde est vacant. Plusieurs postulants se présentent. Le conseil se constitue en comité secret et propose pour ce poste : Julien Jean Marie Alix. 

1915 – 18 septembre - Julien Jean Marie ALIX est nommé – Né à Moisdon (Loire Inférieure) le 2 mai 1860 - brigadier retraité de première classe de la police municipale de Rouen depuis le 31 juillet 1915 - M. Desporte, instituteur, ne peut assurer la fonction de secrétaire de mairie depuis le 10 octobre 1915. Alix, nouveau garde champêtre, est nommé à sa place. Ses appointements annuels seront de cinq cent cinquante francs -  décède en 1926.

1926 – 19 avril – Alfred RAFIX – Retraité de la Compagnie des Chemins de Fer du Nord – demeurant Rouen – Démissionne volontairement en juin 1927

1927 – 8 juin – nomination d'Albert Apollon VERLANT.  (voir article)

1956 – Constant NOYALETest nommé le 1er juillet - En mai 1961, il demande qu'un jour de congé lui soit accordé par semaine. Un remplaçant est recherché pour assurer une permanence à la mairie pendant son absence – Le troisième échelon lui est accordé le 26 juin 1963 – Démissionne le 1er juillet 1965.

1965 – M. LEROY est nommé le 24 juin – Mme Leroy assure le gardiennage de la mairie les jours de congé du garde-champêtre – N'a pas encore prêté serment en juillet 1965 : son dossier est en attente à la sous-préfecture – Donne sa démission le 30 novembre 1965.

1965 – M. Eugène LEVESLIN est nommé le 30 novembre pour un an – Prend sa fonction le 1er janvier 1966 – Sera logé et éclairé gratuitement, assurera la surveillance et l'entretien des salles communales et le remontage de l'horloge de l'église – Titularisé le 1er janvier 1967.

1968 – M. BEYER est nommé le 21 janvier – Il est logé gratuitement dans le local de la mairie. L'eau et l'électricité lui sont fournies gracieusement. Il doit assurer le gardiennage de la mairie, le nettoyage des salles communales, le remontage des horloges de la mairie et de l'église. Un solex avec son équipement lui est attribué – Est nommé au troisième échelon en octobre 1971 – Est nommé au quatrième échelon en avril 1975. Ses horaires passent de vingt-cinq à trente-deux heures - Décède en son logis de la mairie le 7 octobre 1976 (plus précisément dans le bureau du maire, M. Got, qui le découvre assis dans son fauteuil) 

 M. Beyer est le dernier garde-champêtre de Bourgtheroulde.

 

PIERRE LOUIS CARITÉ, garde messier et premier garde-champêtre - Pierre Louis Carité épouse le 24 novembre 1766 à Bourgtheroulde Marie Marguerite Langlois. Il est originaire de Bourg Achard où il exerce le métier de laboureur. Il s'installe à Bourgtheroulde où naissent ses enfants. Le 10 juin 1790, Pierre Louis Carité est nommé garde messier. Son travail consiste à surveiller les moissons et autres plantes alimentaires. Il a aussi la charge de relever les infractions commises dans la commune. Son habit est agrémenté d'une bandorière (*bandoulière) aux trois couleurs bleu – blanc - rouge sur laquelle figurent en grosses lettres : MDB (*Messier De Bourgtheroulde).

Il prête serment. Son salaire est fixé à cinq sols par an de récoltes sauf terres fermées de murs ou haies, plus un quart des amendes. Il accomplit scrupuleusement sa tâche, n'hésitant pas à exercer des surveillances de jour comme de nuit. Il constate les divagations d'animaux et de volatiles, les vols de grains ou plantes, les pacages interdits, les délits de chasse. Le glanage est autorisé. Il sanctionne les propriétaires qui empêchent les pauvres de glaner.

Pour la petite histoire - Exemples d'infractions constatées par Pierre Louis Carité :21/10/1790 10 poulets dinde de Duhazey dans les blés de Blesve -26/10/1790 2 vaches de Fouquet (qui se moque du procès-verbal) dans les blés et seigles de Leclerc - 28/10/1790 - 1 jument de Duval dans la cour de Boutin - même jour, 11 poulets dinde de Leclerc dans les terres de Pillon et Thubeuf - 29/10/1790 2 porcs de la veuve Lequesne dans les terres d'Etard - 29/10/1790 le porc de Lenoble dans la cour d'Etard, même jour : 3 porcs de Cauvin dans le clos de Fouquet - 01/11/1790 2 chevaux près le parc royal et 2 autres sur le chemin du moulin tendant à la grande route d'Elbeuf dans les terres de Cauvin (conduits dans le parc royal) - 02/11/1790 1 cheval de Demare d'Infreville dans la cour de Boutin, même jour : insultes de Dehors .Etc.

Il contrôle les débits de boissons et inflige des procès-verbaux aux cabaretiers se permettant de servir des boissons alcoolisées ou du café pendant les offices religieux, ce qui est rigoureusement interdit. Il observe le stationnement des chevaux et bourriques, non autorisés à être attachés devant les cafés, auberges, boutiques marchandes, etc. Ceci afin d'éviter les accidents. Ce qui dérange certains administrés qui le lui font savoir en des termes assez virulents. Il reçoit des menaces. La municipalité qu'il représente est insultée. Les chevaux en infraction sont conduits dans le Parc Royal (*champ de foire appelé Le Jardinet) et leurs propriétaires sanctionnés.

Le 19 mars 1791, Pierre Louis Carité trouve un cheval sous la halle au blé. Il en fait remontrance au cabaretier Delangle et à son épouse qui lui répliquent qu'il n'est pas foutu de le prendre lui-même et d'aller se faire foutre, lui et la municipalité. Le cheval émet un bruit malodorant. Delangle suggère d'aller le porter à la municipalité… La municipalité, outragée, porte plainte devant les juges ordinaires. Le sieur La Londe, meunier à Glos Sur Risle, propriétaire du cheval, écope d'une amende de six livres le 29 mars. Les époux Delangle sont réprimandés et sanctionnés.

              Le 15 novembre 1791, Pierre Louis Carité est nommé commissaire pour inspecter les cheminées et prête serment. Le 12 février 1792, il est nommé garde champêtre et prête à nouveau serment. Son salaire est de trois cents francs par an. Le 11 octobre 1792, Pierre Louis Carité, garde messier dans l'ancienne municipalité, est reconduit dans ses fonctions. Le 18 septembre 1793, il demande le recouvrement du solde de son salaire de garde messier. Ce qui est impossible à satisfaire pour cause de difficultés de trésorerie diverses. Il suggère de percevoir une somme de six sols sur chaque quintal de blé, à payer par les acheteurs. Le 10 thermidor an 3 (28 juillet 1795), il est à nouveau nommé garde champêtre. Il assure la propriété des récoltes. Le 5 vendémiaire an 9 (29 septembre 1800), des plaintes multiples sont déposées à son encontre. Il n'est plus reconnu en cette qualité depuis la suppression de l'administration municipale dont il tenait les pouvoirs. Le maire, Nicolas Marin Michaux, lui retire les poids et « boulards » de la commune ainsi que la clochette, lui défendant toutes fonctions à cet égard et tous usages des dits objets. Le 10 vendémiaire, Pierre Louis Carité, ancien garde champêtre, ayant déposé réclamation, le conseil municipal arrête que les poids, « boulards » et la clochette lui seront remis aux clauses et conditions suivantes : il sera à la disposition de la mairie pour les publications à faire, les commissions et la correspondance. Il ne recevra que dix centimes pour chaque pesée d'un quintal. Il n'exigera, pour chaque criée, que cinquante centimes sans y comprendre le papier de la quittance, s'il en donne. Il traitera et déroulera au bureau de la mairie toutes les affiches qui pourraient être mises dans les lieux publics sur papier libre, ainsi que les auteurs d'icelles, s'il parvient à les connaître, et il ne publiera rien lui-même qu'il n'en avertisse le maire ou l'adjoint et n'en fasse connaître le motif. Le conseil lui interdit à l'avenir toutes fonctions de garde champêtre. Le 2 germinal (23 mars 1801), une circulaire du préfet de l'Eure demande la nomination d'un employé pour les pesages, mesurages et « jaugeauges » publics dans la commune et propose un tarif de perception sur les droits y relatifs. Le conseil juge qu'il n'y a pas lieu d'établir un bureau public spécifique. Aucune plainte n'est revenue concernant Pierre Louis Carité qui occupe ces fonctions depuis longtemps.  Il est conservé de préférence à tout autre. Le conseil municipal lui abandonne trois cinquièmes des produits, les deux cinquièmes revenant à la commune. Le maire a un droit de surveillance. Le 5 messidor an 11 (24 juin 1803), pour en imposer à la malveillance et empêcher les dégâts que trop souvent les animaux laissés à l'abandon commettent, il est nécessaire de nommer et établir un garde champêtre. Pierre Louis Carité, toilier, ancien militaire au régiment de dragons de Béthune, réunit par sa capacité les conditions nécessaires pour être admis aux fonction de garde champêtre. Il a exercé ces mêmes fonctions à la satisfaction de ceux qui le lui avaient confiées. Ils est nommé garde champêtre aux appointements de 100 francs par an, payables chaque trimestre.

                Pierre Louis Carité décède le 24 mars 1807. Il était toujours en fonction.

Registre civil de Bourgtheroulde – « L'an mil huit cent sept le vingt quatre mars à dix heures du matin. Pardevant nous adjoint du maire de la commune de Bourgtheroulde département de l'Eure. Sont comparus les sieurs Louis Lambert marchand épicier et Jean Baptiste Bisson caffetier tous deux domiciliés en cette commune, voisins de feu Pierre Louis Caritté. Lesquels nous ont déclaré que le dit Pierre Louis Caritté est décédé ce jourdhui à neuf heures du matin, né en la commune de Bourg Achard le treize de septembre de l'an mil sept cent trente neuf âgé de soixante huit ans, fils de Pierre Caritté et de Jeanne Elisabeth Moirot, décédé en en son domicile les jour et heure que dessus, étant les déclarants signé avec nous ce présent acte de décès après qu'il leur en a été donné lecture ». Signatures de : Braquehais, Lambert, Bisson.

 Pierre Louis Carité n'était pas le seul à exercer les divers droits de surveillance : Le 2 août 1790, Jacques et Thomas Béranger, père et fils qui professent la religion catholique apostolique et romaine sont nommés à l'exercice de la place de gardes messiers sur les terres et dans les masures, prairies et bosquets qui appartiennent et en propriétés sur les paroisses de Bourgtheroulde et Infreville suivant acte du 30 juin dernier, à la demande de M. Louis Paul Le Cordier de Bigards de La Londe, chevalier, Président à mortier au Parlement de Rouen. La municipalité de Bourgtheroulde accepte et fait prêter serment à Jacques et Thomas Bérenger le 1er septembre 1790. Respectant leurs nouvelles fonctions, ils dressent procès-verbaux à des habitants de Boscherville chassant avec des fusils et des chiens dans les terres de M. le Président de La Londe représenté par Claude Michel His, avocat à la cour qui a reçu procuration. L'un des contrevenants, Tubeuf, est condamné le 11 septembre 1790 à cent livres d'amende avec défense de récidiver. Le 3 mars 1793, Jacques Béranger, garde de la forêt domaniale, obtient un certificat de civisme.

 

ALBERT APOLLON VERLANT garde-champêtre de Bourgtheroulde

 

                          

                  Albert Apollon VERLANT                        Sa caricature par HOST

                           

                     sa carte d'électeur                           sa médaille d'honneur

                        (Documents offerts par M. Michel VERLANT, petit-fils d'Albert)

 

          1927 – 8 juin – nomination d'Albert Apollon VERLANT;, garde champêtre.

           Il fut vérificateur de première catégorie à l'Octroi de Rouen. Au cours de ses activités, aidé par un marinier à bord de la péniche « Henri »,  M. Gabuet, il sauve un enfant tombé dans la Seine. Le jeune garçon n'a que quelques contusions.

           M. Verlant assure la fonction de secrétaire de mairie. Il était muni d'un clairon, puis d'une cloche (conservée en mairie) pour effectuer ses « Avis à la population » qui attiraient les adultes aux fenêtres et les enfants autour de lui. Il reçoit le 24 janvier 1948 la médaille de vermeil départementale et communale pour ses quarante ans de service dans l'administration. Lors de fêtes comme la Saint Laurent, il annonçait le début des réjouissances. Il chargeait un très vieux canon de 75 installé devant la mairie, l'armait et le faisait tonner. Il arriva qu'un jour, ayant surdosé la charge, il reçut quelques éclats. Il s'en tira avec de légères blessures sans gravité. Sa fille Marthe, secrétaire de mairie et infirmière, sermonna sérieusement le maire et les conseillers municipaux, demandant que cesse cet usage... Albert Verlant était un bon chrétien. Il allait à la messe accompagné de sa famille. Il supportait mal les sermons de l'abbé Monnier qu'il avait pourtant en grande estime. Dès que le prêtre montait en chaire, il marmonnait : « Ah ! Ça y est ! Y en a pour un moment ! ». A la fin du sermon, il poussait un : « Ah ! » de soulagement. Il était aussi très taquin envers l'abbé qui n'était pas très grand. Le voyant traverser la place de la mairie, le bas du corps disparaissant dans l'herbe haute, il disait à son petit-fils : « Regarde le petit tas de charbon qui passe ! ».

Albert Verlant quitte son poste le 30 juin 1956 après presque trente années de bons et loyaux services. Il en éprouve beaucoup de regret, comme en témoigne la lettre qu'il adresse le 27 juillet 1956 à son petit-fils Michel, soldat du contingent : « Comme tu le sais sans doute, je suis parti de la Mairie en date du 1er juillet. J'aurais encore bien voulu rester un an, pour faire les trente. J'y suis resté juste 29 ans. Arrivé le 1er juillet 1927 et reparti le 1er juillet 1956. Il n'y a eu rien  à faire. Limite d'âge. Je vais comme tu le sais sur 77. J'ai eu du mal à m'y faire, mais cela va mieux maintenant que je suis rentier.». Il donne des indications sur le temps : « Depuis 3 jours, ici il fait un temps splendide. Le soleil donne ses rayons brûlants. C'est vrai qu'il ne doit pas être fatigué d'avoir paru. Le préposé au soleil devait être en congé payé ».

Albert Verlant décède en 1958. Il est inhumé le 21 juillet. M. Jacques Rafin, maire, lui rend hommage : " Avec Mr Verlant disparaît une de ces vieilles figues du Pays qu'on aimait à rencontrer, toujours aimable, toujours souriante, sur cette place de la mairie qui fût son horizon pendant 32 années de sa vie. Aussi, est-ce avec beaucoup de peine qu'aujourd'hui nous l'accompagnons à sa dernière demeure, où il reposera désormais après une vie d"honnêteté, de droiture, de bonté sourainte, qui lui avaient attiré la sympathie et le respect de tous. Mr Verlant était né à Dieppe, le 9 janvier 1880, il commença sa carrière dans l'administration de l'octroi, où il devait rester 27 années, interrompues par sa mobilisation en 1914 au 41ème Régiment d'Infanterie Coloniale, avec lequel il fit toute la guerre en 1ère ligne. Il combattit sur le sol français en particulier à Verdun, puis à Salonique. Sa belle conduite lui valut la Croix de guerre à laquelle vint s'ajouter la médaille de Verdun. Les Anciens Combattants ressentent vivement la perte qu'ils font en la personne de leur vieux camarade Albert Verlant, qui aimait tant s'associer à toutes les manifestations d'Anciens Combattants, où il apportait un entrain et une gaîté qu'il avait su garder en dépit de la maladie et des années. Vos Camarades, mon Cher Verlant, vous disent par ma voix, toute leur peine, toute leur affection, et vous rendent l'hommage de ceux qui ont lutté et souffert avec eux pour la défense et la grandeur de la PATRIE. Mr Verlant fut dans l'administration de l'octroi un fonctionnaire modèle, ce qui lui valut à l'âge de la retraite, le 1er juillet 1927, d'être choisi parmi de nombreux candidats, pour occuper le;poste de garde champêtre et de secrétaire de mairie dans notre commune. Pendant 30 années, il s'acquitta de ces fonctions délicates, avec une exactitude, un dévouement, une bonhommie qui lui attirèrent avec la sympathie, le respect de toute la population et de celles de communes voisines fréquentant nos marchés. Avec fermeté, mais aussi avec amabilité, il savait d'une manière très conciliante faire respecter les règlements sans avoir à sévir. La médaille d'Honneur Départementale et Communale lui avait été décernée pour récompenser 55 années de service dans l'administration. Durant les 22 années qu'il passa avec moi à la Mairie, Mr Albert Verlant m'apporta un concours précieux et un dévouement qui firent de lui un vieil ami, auquel avec le Conseil Municipal tout entier, j'apporte un dernier hommage de gratitude et de respectueuse affection. Au nom des Anciens Combattants, au nom de la Municipalité, au nom de la population toute entière, je prie Melle Verlant, Mr Verlant, Mme Verlant, leur fils et toute sa Famille d'agréer l'expression de mes très sincères condoléances et l'assurance de notre vive sympathie. Regretté de tous, je sais le vide qu'il laisse à ses Enfants, à sa Fille qui l'entourait d'une si grande sollicitude ; je tiens à leur dire combien nous prenons part à leur peine et combien nous souihaitons aussi que les témoignages de sympathie qu'ils reçoivent aujourd'hui, soient un adoucissement à leur douleur. Mon cher Verlant, Reposez en paix dans ce cimetière où vous vîntes si souvent accompagner ceux, nombreux, que vous avez vu partir, au cours de votre longue carrière de garde champêtre. Soyez assuré que nous conserverons pieusement le souvenir du brave homme, de l'homme de bien que vous fûtes, de l'ami qui sût s'entourer de tant d'amis. Puissiez-vous après une longue vie de bien, recevoir la récompense de ceux qui comme vous, fidèles à leurs convictions, ont cru et espéré en une vie meilleure et en un éternel bonheur".

 



20/04/2010
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