CHAPITRE 50 - INFREVILLE

INFREVILLE

 

Infreville : Wilfrida Villa.

     Le village s'installe sur une portion défrichée de la forêt de La Londe appartenant aux ducs de Normandie. Vers 1250, Drogon est seigneur est patron de l'église saint Ouen. Le village est composé de 72 feux (*maisons).Le village passe ensuite, en tout ou partie, aux familles Brucourt (1322), De Garencières (1380), De Tournebu (1390), Poignant (1411).

      Les fiefs d'Infreville - Les Faulx : appartiennent d'abord à l'abbaye de saint Michel du Tréport puis à l'abbaye du Bec. En 1299, Pierre Des Faulx est propriétaire du hameau. Louis II Le Roux possède Les Faulx en 1683 - Grainville : en 1438, Robert d'Angerville est seigneur de Grainville. Sa fille Marie apporte le fief en dot à Guillaume Des Hayes. En 1493, Pierre Beauvoisin est propriétaire de Grainville. En 1573, le fief passe à la famille Le Large, puis aux Berment qui le possèdent jusqu'en 1714. Grainville devient la propriété de Nicolas Hérouet. En 1717, Jacques Coquerel est patron de Grainville. En 1742, Philippe Donatien de Grainville est seigneur du fief.

Le manoir est construit à la fin du 16ème siècle, détruit fin 17ème début 18ème. La première chapelle érigée fin 16ème fut détruite. L'actuelle est élevée début 18ème - La Poterie : le hameau tient son nom des activités du lieu. Aveu de La Londe en 1673 : « et sont les potiers travaillant aux fourneaux sur la paroisse d'Infreville à cause de leurs droitures (*droits) et usages de prendre de la terre à faire pot dans ladite forêt de La Londe, sujets de fournir pour l'usage de mon château et manoir seigneurial tous les pots et vaisseaux de terre (* vaisseau : vase, récipient destiné à recevoir des liquides)  de leur façon »…Au 19ème siècle : « Les poteries d'Infreville où l'on faisait autrefois, avec une originalité charmante, les épis ou étocs, ne  fabriquent plus, depuis longtemps, que des pots à fleurs et des tuyaux » - Saint Martin : lieu de l'ancienne chapelle saint Martin et saint Nicolas d'Ecoutecoq, appartenant à l'abbaye Saint Georges de Boscherville. Le prieuré est fondé vers 1130. La chapelle et le logis sont mentionnés en 1673. La nouvelle chapelle est bénie en 1703. Le logis, l'écurie, les étables, les granges, le four et le cellier sont construits en 1729. La ferme appartenait à l'abbaye  Saint Georges de Boscherville (Seine-Maritime), le logis de ferme est reconstruit en 1858 - Val-Breton : appartenait au 12ème siècle à Robert Breton, en 1215 à Gaultier Saussay, en 1401 à Jean de Valbreton - Val-Caillouel : eut plusieurs possesseurs. En 1458 Jean De Montenay. Puis Jehan De Challenge. Guillaume De Challenge dont la fille, Jeanne, épouse Claude Le Roux. Le fief passe en  1570 à Pierre le Prévost et à ses héritiers. En 1590, Robert Le Barge échange le fief avec Jean Aubry. En 1590, Etienne Du Moustier rend aveu du fief. Son frère Pierre, tuteur de ses neveux, fait de même en 1598. Louis Le Roux, seigneur d'Infreville, achète Val-Caillouel. En 1673, les habitants de Val-Caillouel doivent au seigneur chaque année et par chaque feu : 2 sols de ramage (* droit coutumier : redevance que l'on devait payer au seigneur pour pouvoir prendre ou ramasser des branches d'arbres ou rameaux dans ses bois) - 3 gerbes ½ de blé - une ½ gerbe d'avoine. A Noël chacun une poule et un tourtil (*ou tourtel : tourte, pain rond) - 2 deniers. A Pâques 3 œufs et 1 denier.

     Après 1516, le fief d'Infreville est acheté par Claude Le Roux, conseiller au Parlement de Normandie, seigneur du Bourgtheroulde. En 1713, la famille Jubert hérite d'Infreville à la mort de David Le Roux. Registre paroissial d'Infreville : « Le 4 août 1731, Messire David François Jubert, seigneur et patron de cette paroisse, s'oppose à la délivrance des bans du futur mariage entre Jacques Lequesne, de Bosc Regnoult et demeurant à Bosbénard Commin, et de Françoise Duhamel veuve d'Estienne Dubusc, et aussi empêche de passer outre à la célébration du dit mariage pour raisons qu'il dira en son temps et lieu, ce que le dit seigneur d'Infreville a signé ». Le  futur époux  obtempère et déclare : « Le 29 septembre 1731, Jacques Lequesne, fils de feu Gilles et d'Elizabeth Levavasseur qui, le 30 de juin de la mesme année avoit requis la publication la publication de ses bans de mariage avec Françoise Duhamel veuve de feu Estienne Dubusc, n'étant plus dans la résolution de l'épouser, confirme que la dite Duhamel se marie avec Simon Dumonttier, ce que le dit Lequesne a signé en présence de Charles Deslandes, Laurens Chouquet, Flequesne et G. Mouchard. »

     Le Cordier de Bigards, marquis de La Londe, est propriétaire d'Infreville en 1773. Le 5 Nivôse an 5 (* 25 décembre 1797), une délibération du conseil municipal projette de donner un logement convenable au ministre du culte. M. Pierre Deshayes, propriétaire et conseiller municipal, propose une maison  dotée d'un jardin lui appartenant.

Le 9 Ventôse an 13 (22 février 1805), la municipalité donne des noms aux rues : du Moulin – des Essarts – Val Caillouel – de l'église – de la sente aux loups – de la sente de la mare Thibert - sente du Moulin - sente du Vivier - de la Poterie – des Faux.

En 1808, des incendies, vols dans les communes aux alentours, incitent la municipalité à demander aux habitants, qui organisent des patrouilles, de dénoncer les scélérats : 3 individus vêtus en « carriquets », chapeaux à la française et ganses d'argent. La ferme occupée par Boutigny appartient à M. De La Londe, qui a émigré. La foudre tombe sur cette maison. Les pertes s'élèvent entre 5 et 6000 francs : blé, toison de mouton, bâtiments…

     En 1830, Charles Louis De Salmon Duchâtellier, évêque d'Evreux, comte et pair de France, reçoit une requête en date du 30 avril des sieurs Pierre Jacques Lazare Delaplanche, Jean Pierre Saint Amand, Jacques Hyppolite Boisnard et Nicolas Groult, propriétaires de maisons et masures sises au triège de la Jurée, paroisse d'Infreville dans laquelle ils exposent que par l'opération du cadastre leurs propriétés ont été comprises dans les limites de la communes de Bourgtheroulde de sorte qu'elles sont imposées sur les rôles de contribution de cette commune et que pour les actes civils ils ne peuvent avoir recours qu'à l'officier de l'état civil de Bourgtheroulde tandis que pour ce qui est de la juridiction ecclésiastique ils dépendant entièrement d'Infreville, ce qui peut causer de graves inconvénients et avoir des suites fâcheuses. L'évêque d'Evreux a reçu du  maire de Bourgtheroulde un certificat du 27 avril constatant que les propriétés désignées dépendent désormais de Bourgtheroulde d'après les opérations du cadastre.

     L'évêque d'Evreux ordonne que ces nouvelles dispositions soient respectées, que son ordonnance soit lue aux prônes des messes paroissiales de Bourgtheroulde et d'Infreville le dimanche qui suivra sa réception, copiées en entier sur les registres de catholicité des dites paroisses, déposées aux archives de leurs Fabriques et communiquées par extrait aux quatre personnes intéressées.

Le curé Dubois, desservant d'Infreville, n'observe pas ces recommandations. Messire Vaurabourg, curé de Bourgtheroulde, écrit dans le registre paroissial d'Infreville : "Note essentielle – L'ordonnance de Monseigneur l'évêque d'Evreux du 23 juin 1830, par laquelle les habitants du triège de la Jurée paroisse d'Infreville réunis à la commune du Bourgtheroulde par le cadastre, l'ont été pour le spirituel au dit lieu du Bourgtheroulde, devoit après lecture d'icelle au prône de la messe paroissiale, être copiée sur le registre. Elle ne l'a pas été. C'est une faute grave ou une bien mauvaise volonté. On trouvera cette ordonnance sur les registres de l'église du Bourgtheroulde au besoin". Le prêtre Dubois, qui n'a pas exécuté les ordres de l'évêque d'Evreux a été révoqué ou a quitté volontairement la paroisse. Me Vaurabourg rédige un acte de décès le 13 juillet. Il mentionne que la paroisse d'Infreville n'a point de pasteur et a été averti de cette privation par l'officier d'état civil.

     En 1848, la commune est privée d'instituteur depuis plusieurs années faute de logement. La municipalité prévoit d'acheter les propriétés Gaudry et Duhazé.

La commune désire acquérir une maison, destinée à servir de presbytère, appartenant à M. Félix Guillaume Leclerc, maire, le 16 novembre 1862. Une souscription est ouverte auprès des habitants. Le prix est estimé à 13.000 francs.

     En 1868, il existe deux fabriques de poteries, une briqueterie. La commune possède 610 habitants, une école mixte fréquentée par 66 enfants, une maison d'école, 6 débits de boissons, 1.000 arbres à cidre. Cultures : céréales et colza.

     Le 12 février 1871, le major Graff. Herzberg, commandant le 3ème bataillon de la 17ème division du 13ème corps d'armée, demande une contribution de guerre de 2.000 francs dans un délai de 24 heures au maire Leclerc.

     En 1881, la grêle provoque des dégâts dans la commune qui reçoit une subvention.

Le 13 mars 1893, la commune désire se doter d'une mairie. Les réunions ont lieu dans une pièce au-dessus de l'école. La salle de classe est mal installée. Il est proposé de transformer cette salle en mairie et qu'une école soit construite sur une propriété voisine qui serait alors achetée. La réalisation est confiée à M. Savin, architecte. L'école sera construite dans la cour de M. Gaudry.

     M. Paul Gasse, maire, est désigné le 1er juillet 1894 pour assister aux obsèques nationales de M. Carnot, président de la République, lâchement assassiné le 24 juin. En 1906, une grande sécheresse sévit. Le presbytère est loué le 24 juin 1910 à l'abbé Charles Alexandre Josse, curé d'Infreville, pour une somme de 120 francs par M. Gasse, maire. En 1913, M. Gaston Boulet met à la disposition de la commune la mare dénommée Mare de la Ville. Le 10 décembre 1921, le maire est autorisé à acheter un char funéraire à M. Delacroix de Saint Aubin Jouxte Bouleng (*Saint Aubin lès Elbeuf), pour la somme de 1350 francs. (*Ce char est actuellement remisé dans l'atelier municipal) Le 19 novembre 1925, le bail du presbytère est résilié. Il était loué à l'abbé Rivière, curé doyen de Bourgtheroulde. Une partie est occupée par le garde champêtre, Henri Hériché. La maison du nord sert à loger le matériel des fêtes communales, le char funéraire est installé dans la remise.

     Infreville demande le classement de l'if du cimetière en juin 1929. En 1931, le mur de clôture en terre du presbytère est démoli. Il est remplacé par une clôture en pieux de fer et en grillage. Une cabine téléphonique est installée chez M. Guemats, débitant, en décembre 1935. Le presbytère, délabré, est mis en vente en 1942 (projet non abouti).

M. Lebas, maire, trouve dans la mairie, en 1943, cachée derrière une rangée de livres, une carabine 6 mm appartenant à Melle Jeanne David demeurant à Infreville. Il cache aussitôt l'arme chez M. Gaston David, frère de Melle David, puis la remet à l'intéressée après le départ des Allemands. Le conseil municipal se demande comment cette carabine a pu se trouver cachée dans la mairie. M. Depierre, maire intérimaire de 1940 à 1942, ne peut donner aucun renseignement. Obligation de remettre les fusils aux Allemands avait été faite à cette époque.

     Le 7 octobre 1946, une subvention est votée en faveur de l'équipe de déminage de Quillebeuf sur Seine, disparue lors d'un tragique accident. Un arrêté du maire, daté du 3 septembre 1949, réglemente la vitesse des véhicules dans Infreville : poids lourds, 25 km/heure, tourisme 35 km/heure. Le 1er juillet 1952, Infreville offre 1.000 francs à Bourgtheroulde pour la reconstruction du Monument aux Morts. Il est projeté de construire une deuxième classe en 1955. En 1962, l'école est mixte. Elle possède deux classes. Les pommiers du presbytère sont arrachés et vendus en 1967. La clôture du presbytère est refaite.

Fusion des communes de Bourgtheroulde et d'InfrevilleExtraits du registre des délibérations du conseil municipal d'Infreville - 24 novembre 1972 – M. Guérard est maire. Sont présents les conseillers municipaux : Mme Guérard, MM. Vallée, Maurice Deshayes, Bernard Deshayes, Ventrimponte, Dutheil, Ferey, Renault, Teurquetil. Le maire informe le conseil que le Groupe Maison Familiale de Cambrai envisage la réalisation d'un programme de logements individuels en accession à la propriété sur le territoire de la commune. Les terrains concernés sont situés au lieu-dit « Les Marnières » et couvrent une superficie de treize hectares. Cette opération comprendrait environ deux cent soixante-dix maisons et répondrait aux orientations dégagées par le schéma d'aménagement de la Basse Seine et par l'Atelier de Recherches et d'Etudes d'Aménagement du Roumois qui prévoit une urbanisation de ce secteur (…) Le conseil donne : un avis favorable à la réalisation de cette opération et un accord de principe à l'esquisse proposée – décide que l'ensemble des problèmes relatifs aux équipements publics devront être étudiés et résolus globalement avec le conseil municipal - 23 décembre 1972 –.M. le sous-préfet de Bernay assiste à la réunion et donne tous renseignements sur les difficultés financières que posera l'implantation de deux cent quatre-vingts logements sur la ferme des Marnières à Infreville. La situation résultant de cette implantation nouvelle et massive pose un problème difficile à réaliser pour la commune d'Infreville seule. De plus, le projet d'assainissement de Bourgtheroulde ne sera accepté et subventionné que si les deux communes fusionnent. En conséquence, le conseil est invité à se prononcer sur la fusion. Après un échange de vues, le conseil décide la fusion avec Bourgtheroulde par neuf voix pour et deux voix contre. Cette décision est prise sans enthousiasme, par raison, pour ne pas nuire aux réalisations envisagées, utiles pour l'avenir des deux communes - 2 février 1973 – Sont présents à la réunion : M. Berlemont chargé de l'assainissement à la préfecture de l'Eure, M. Baurekowitch ingénieur TPE. M. Got, maire de Bourgtheroulde, assisté de ses adjoints, participe à la réunion. M. Berlemont met le conseil au courant du projet d'assainissement de Bourgtheroulde, l'administration envisageant de le faire passer par Infreville (rue Noire). Après un échange de vues, cette question mettant en cause le problème de fusion des communes, aucune décision n'est prise. Il est décidé que cinq conseillers municipaux de Bourgtheroulde se réuniront avec cinq conseillers municipaux d'Infreville pour étudier la question, une étude financière étant demandée à la préfecture - 1er avril 1973 - Après en avoir délibéré, le conseil municipal d'Infreville, par neuf voix pour et deux voix contre, décide de fusionner avec la commune de Bourgtheroulde en adoptant la formule de la fusion simple. Il ratifie le projet de convention.

La guerre 1914/1918 – Infrevillais Morts Pour La France :

 BOURDONNÉ Anthime 28ème régiment d'infanterie, 2ème compagnie classe 1912 décédé le 16 avril 1916 à Verdun (Meuse)n caserne Bevaux suite de blessures de guerre - BRETEVILLE François 7ème compagnie du 412ème régiment d'infanterie tué à l'ennemi par obus le 30 mai 1916 à Montzéville (Meuse) - BRETTEVILLE Joseph Emile 24ème régiment d'infanterie, 3ème bataillon, 10ème compagnie décédé le 27 mai 1915 à Paris - DECAEN Jules Albert 39ème régiment d'infanterie disparu le 23 juin 1916, pris sous un éboulement provoqué par un obus - FÉRET Louis 21ème bataillon de chasseurs à pied, 6ème compagnie, classe 1912, matricule 2945 décédé à l'hôpital militaire de Bar le Duc (Meuse) le 14 septembre 1914 à 4 heures du soir - GUENIER Gaston Auguste Angelbert 224ème régiment d'infanterie décédé le 11 mai 1915 à Neuville Saint Vaast (Pas de Calais) - LAIR Amédée Alphonse 24ème régiment d'infanterie , 2ème compagnie classe 1898 décédé le 21 février 1916 d'intoxication par gaz asphyxiants à Hanguest (Somme) - LAVIER André Henri 3ème régiment  de zouaves de marche décédé le 23 septembre 1914 à Crouy (Aisne) - LECHAT Gervais Jules 24ème compagnie du 274ème  régiment d'infanterie classe 1905 décédé le 3 octobre 1915 à 23 heures à Neuville Saint Vaast (Pas de Calais) - LEMONNIER Léon Paul Lucien décédé le 31 mai 1918 à Champlat (Marne) - NIEL Louis Auguste Alphonse 74ème régiment d'infanterie disparu le 6 mai 1914 à Courgevain (Marne) - PIERRE Albert 28ème régiment d'infanterie, 9ème compagnie décédé suite de blessures reçues sur champ de bataille le 16 juillet 1916 dans l'ambulance 16/14 immobilisée à Monthairons (Meuse)

 

L'église Saint Ouen 

 

 

La nef est presque entièrement reconstruite au 19ème siècle. La tour flanquant la nef est inachevée à l'extrémité orientale au nord. A l'est, une arcade en tiers-point (*point d'intersection de deux arcs formant une ogive) et des pierres d'attente pour édifier une chapelle au nord du chœur ? Une des retombées de l'arcade est portée en encorbellement (*construction en saillie en dehors du plan d'un mur et portant sur des consoles ou des « corbeaux ») sur un cul-de-lampe (*ornement de voûte ressemblant au dessous d'une lampe d'église) orné d'un buste d'homme - Le chœur en pierres de taille date du 16ème. Il est épaulé par des contreforts (*piliers servant d'appui à un mur) décorés de clochetons (ornements pyramidaux) appliqués et éclairés par huit baies flamboyantes à un ou deux meneaux (*dans les anciennes croisées : montants et traverses servant à diviser les baies en plusieurs compartiments) ayant conservé des fragments de la vitrerie polychrome primitive de style Renaissance. Il comporte trois travées voûtées sur croisées d'ogives à doubleaux (*solives d'un plancher plus fortes que les autres) ou tiers-point, des nervures prismatiques reposant sur des culots (*ornements architecturaux d'où partent des volutes et des rinceaux = ornements sculptés ou peints en forme de branches recourbées) engagés ornés d'anges porteurs de phylactères (*banderole à inscription du Moyen-Age et de la Renaissance) et de personnages et une abside (*extrémité d'une église derrière le chœur) à trois pans voûtés sur deux nervures.

La nef, côté midi, menace ruine, pouvant entraîner l'affaissement de l'église en 1804.

En 1818, un violent coup de vent provoque des dégâts à la couverture et aux vitraux.

Le 16 avril 1865, le conseil de Fabrique verse la somme de 500 francs, réunie par souscription émise le 4 janvier 1863, pour aider la commune à acquérir le presbytère. L'Etat aide à la restauration de l'église en 1880. Le pavage de est réalisé en 1881, aux frais de la Fabrique.

Le dimanche 22 novembre 1903, M. l'abbé Boulanger, doyen de Bourgtheroulde, bénit une statue de saint Antoine de Padoue. Le curé desservant Infreville, A.M. Miniac note dans le registre du Conseil de Fabrique : « Cette statue étant ma propriété personnelle, je me réserve la liberté de la laisser à l'église ou de la reprendre au jour de ma nomination à un autre poste ». Cette statue ne figure pas dans l'inventaire de 1906.

Le 30 janvier 1906, M. Henri Vidal, gendarme à Bourgtheroulde, agit à la requête du directeur des Domaines et aux instructions du préfet. Il présente un avis de convocation pour faire exécuter la loi de séparation des églises et de l'Etat du 9 décembre 1905. Le vendredi 9 février 1906, à une heure du soir, a lieu l'inventaire des biens mobiliers et immobiliers de l'église d'Infreville par M. Lhoste receveur des Domaines à Bourgtheroulde, en présence de M. le curé et du Conseil de Fabrique, devant M. Paul Gasse maire, Théodule Loir président du conseil, Achille Becquet président du bureau, Jules Enaut, Hippolyte Préaux et Louis Deshayes qui s'étaient réunis au presbytère pour donner la lecture de leur protestation, à l'exception de M. Paul Gasse qui s'y est refusé. L'inventaire est pratiqué pendant deux jours. Les objets recensés sont inscrits dans le registre du Conseil de Fabrique : « L'église d'Infreville, dont l'emplacement est porté au cadastre pour une contenance de deux ares, sous le n° 255. Cet emplacement évalué. Cette église figure à la matrice cadastrale au folio 356 comme immeuble non imposable. Elle n'est portée ni à la côte de la commune, ni à la côte de la Fabrique. L'origine de cette propriété n'en a pu être établie faute de renseignements précis. » - Dans la sacristie : Un ostensoir en argent avec sa boîte – Un ciboire, pied argenté – Un calice, pied argenté – Un autre calice – Burettes pour les Saintes Huiles – Une custode (* boîte pour transporter l'hostie) en argent – Une croix en cuivre – Quatre chandeliers – Seize purificatoires (*linge avec lequel le prêtre essuie le calice après la communion) – Aubes, nappes et corporaux (*linges bénits sur lequel le prêtre pose le calice) – Amicts (*linges bénits qui couvrent le cou et les épaules du prêtre à la messe) – Cinq étoles pastorales – Deux surplis – Huit soutanes d'enfants de chœur – Six culottes – Quatre surplis d'enfants de chœur – Huit soutanes de chantres – Neuf surplis de chantres – Deux chasubles blanches – Une chasuble en drap d'or – Une chasuble rouge – Deux chasubles noires (une en très mauvais état) -  Une chasuble violette – Une chasuble verte - Deux voiles huméraux dont un en très mauvais état – Une bourse d'exposition – Quatre chapes blanches et une violette – Trois chapes rouges et blanches – Trois chapes en velours noir – Deux portemanteaux – un rayon à livres – Missels graduels et vespéraux – Un thabor (* socle qui servait à poser un ostensoi rlors de son exposition. Il arrivait que ce socle soit muni d'un système qui permettait de l'utiliser pour poser un missel) et deux canons d'autel – Deux grands et deux petits placards avec commode, chasublier, le tout paraissant faire corps – Une armoire à deux portes scellée au plafon -. Dans le chœur : Maître autel - Retable du maître autel, bois sculpté et doré, XVIIIème, objet classé le 25 avril 1896 (mémoire) – Sur l'autel : six chandeliers, une croix et quatre appliques – nappes et dessus d'autel – Deux chandeliers d'acolytes – Un bénitier avec son goupillon – Une grosse et une petite sonnettes – Un encensoir et sa navette – Une banquette – Une grille de communion en bois – Deux grands bancs – Deux stalles en chêne – Trois escabeaux de chantres – Une lampe de sanctuaire – Un lustre avec cristaux – Une bannière blanche – Une bannière rouge – Une croix de procession – Quatre reliquaires en bois doré et sculpté – Deux fragments de vitraux - Dans la nef : Sur l'autel de Saint Joseph, deux grands et deux petits vases fleurs et une jardinière ; au-dessus de l'autel de Saint Joseph, une statue de saint Joseph dans une niche – Un Christ nickelé – Deux chandeliers – Nappes et tapis – Sur l'autel de la Sainte Vierge, six vases, une coupe et une jardinière fleurs – Un Christ argenté – Deux chandeliers – Nappes et tapis – deux petits bancs – A gauche, douze bancs fermés et un non fermé – A droite, treize bancs fermés – Trois escabeaux de chantres – Six bancs et agenouilloirs – Trente-trois chaises dont plusieurs en mauvais état et un prie-Dieu – Deux bénitiers fonte émaillée – Une plaque marbre blanc portant l'inscription suivante : « ci-git Mr Louis Le Roux Chr Sgr et Patron d'Infreville » cette plaque est fixée au mur par des crampons de fer – Un Christ en plâtre avec croix bois – un vieux tableau – Un chemin de croix (en tableaux) carton-pâte (* installé le 16 juin 1872 par le conseil de Fabrique) – Trois petites appliques – Une gravure « Vierge au raisin » - Une gravure « Adoration des mages » - Une peinture « Laissez venir à moi les petits enfants » - Un cartel (*pendule) hors d'usage – Deux petits cadres « Tombeau de Saint Martin » - Une statue de Saint Ouen – Une statue de Saint Fiacre – Une statue de Sainte Clotilde – Une statue de saint Julien – Une statue de Saint Firmin – Une statue de Saint Didier – Une statue équestre de saint Martin (socle bois) – Deux statues de la Sainte Vierge – Deux petites statuettes – Chaire à prêcher – Fonts baptismaux – Confessionnal.

Dans la tour du clocher : un lot de vieux objets et bois divers – Deux porte-cierges en bois – Un dais et accessoires – Une civière à pain bénit – Une échelle – Une fausse châsse avec ses supports – Vieux coffre.

     Le 5 février 1907, Paul Gasse, maire d'Infreville, reconnaît avoir reçu de l'abbé Miniac, curé d'Infreville, un projet de location gratuite en double expédition, d'un édifice communal  à usage de culte. Il ne peut donner qu'une réponse négative. Il attend l'accord de « votre pauvre église catholique et romaine et l'Etat ». L'article 5 de la loi du 2 janvier 1907 prévoit la jouissance gratuite des édifices communaux affectés à l'exercice du culte. Paul Gasse ajoute entre parenthèse : « Le projet de location gratuite des églises a été abandonné, le gouvernement ne voulant pas y consentir »

La Fabrique est encore tenue de payer chaque année à la commune d'Infreville pour l'école, une somme de 80 francs. Cette charge résulte des conditions faites par le marquis de La Londe à la Fabrique, en l'année 1818.

     Une cloche neuve, offerte par M. Paul Gasse, maire, est inaugurée en juin 1909.

Dans le clocher  de l'église se trouvent désormais : Une échelle pour accéder aux cloches – Une cloche portant l'inscription suivante : « En 1823, ma sœur et moi avons été bénies par… ». «  J'ai été nommée Marie», fondeur : Crouzet Hildebrande de Louviers - Une autre cloche portant l'inscription suivante : « J'ai été nommée en 1823 Eugénie », refondue en 1927 par Biard-Roy de Sainte Austreberthe et Cornille Havard de Villedieu. Le 30 août 1926, l'entreprise Biard-Roy de Sainte Austreberthe adresse un devis au maire d'Infreville, M. Préaux : la cloche cassée pèse environ 320 kilos. Les accessoires de suspension sauf le battant sont en mauvais état et n'ont pas les dimensions correspondant au poids de la cloche et du battant. La cloche refondue serait en métal de toute première qualité, 78 parties cuivre rouge pur pour 22 parties d'étain banka, alliage composé par la maison et garanti à l'analyse. La dite cloche serait de très belle sonorité, garantie dix ans contre toute fracture provenant de vices de fabrication.

      En juin 1927, le retable de l'autel est décapé. M. Delaunay, artiste peintre, propose de vendre les chaperons de l'ancienne Charité qui sont dans un état de vétusté avancée.

      Le 10 août 1927, M. Préaux communique à M. Cornille Havard le texte de l'inscription à apposer sur la nouvelle cloche : "Nommée Marie, 1823, par M. Louis Leclecr et Melle Marie Hoursel, puis refondue baptisée en 1927 par Mgr Chauvin évêque d'Evreux appelée Marie Madeleine Paule par M. Paul Le Pelletier de Louviers et Mme Keller de Bourgtheroulde. M. Hippolyte Préaux étant maire d'Infreville et Mr l'abbé Rivière doyen de Bourgtheroulde desservant d'Infreville". La livraison fut faite en gare de Bourgtheroulde/Thuit-Hébert, la cloche livrée avec tous ses accessoires et montée sur coussinets ordinaires. La cloche de 0m82 devra être accordée avec la petite cloche existante ayant comme diamètre 0m75 fort et donnant au sonomètre 2

 

                                     

 

                       Collection privée de Mmes RESSENCOURT

 

Le 15 mai 1948, le conseil municipal demande l'électrification de l'église : au moins une lampe dans la sacristie.

Inventaire du patrimoine 1981 : Décor stuqué et peint, 18ème – Fragments de vitraux du 15ème ou début 16ème - Fonts baptismaux en pierre, fin 19ème, avec couvercle en terre cuite vernissée (poterie locale), 19ème – Illustration d'une parabole du Christ, peinture à l'huile sur toile, 2ème moitié du 19ème – Confessionnal à ailes en bois, fin 18ème – Deux anges adorateurs en bois ( ?) doré, 19ème – Batteries de bancs clos en bois 19ème – Chaire à prêcher néo-gothique en bois fin 19ème/début 20ème – Deux tabourets de chantres en bois, début 19ème – Deux reliquaires en bois sculpté et doré, 18ème – Reliquaire (reliques de Saint Hyacinthe) en bois sculpté et doré, 18ème – Reliquaire (reliques de Saint Justin) en bois sculpté et doré, 18ème - Aigle lutrin en bois sculpté, 18ème - Bannière de l'Immaculée conception, peinture à l'huile et tissu, milieu 19ème – Quatre stalles en bois, 19ème – Bancs des Charitons en bois, 19ème – Bannière de la Charité d'Infreville en tissu, 19ème – Bannière de l'Immaculée Conception, peinture à l'huile sur toile et tissu, fin 19ème/début 20ème – Drap mortuaire de la Charité d'Infreville en velours marron rebrodé au fil d'or (têtes de mort, larme, etc.) 2ème moitié du 19ème – Deux torchères de Charité en bois et tôle peinte, milieu 19ème – Deux tintenelles de la Charité en bronze, 19ème ? – Quatre chaperons de la Charité, deux ornés de deux anges adorateurs, deux ornés de l'effigie d'un saint évêque (Saint Ouen ? ) en feutre rouge, 19ème - Coffre de la Fabrique en bois et fer forgé (3 serrures), 17ème - Croix de procession en laiton argenté, milieu 19ème – Ostensoir en argent, début 19ème - Meuble de sacristie en bois, 18ème – Deux chapes en satin de soie broché (guirlandes de fleurs vertes sur fond crème pour la chape, guirlandes de fleurs sur fond rose pour le chaperon et les parements), fin 18ème – Chape en tissu broché (bouquets de fleurs dans des vases, encadrés par des guirlandes de fleurs sur fond crème pour la chape, chaperon et parement à fond rose), début 19ème – Deux plateaux de quête en cuivre repoussé – Un calice – Un ciboire (coupe argentée).

Statues : Vierge à l'Enfant en pierre polychrome, 15ème – Vierge à l'Enfant en bois sculpté polychrome, 18ème – Saint Ouen, évêque en plâtre sculpté polychrome, 18ème – La Charité de saint Martin, petit groupe en pierre sculptée polychrome, fin 15ème/début 16ème  - La compassion du Père, dite « Trinité », petit groupe en pierre sculptée, début 16ème (proviendrait d'un tympan de portail latéral ?) – Saint Firmin, évêque en plâtre sculpté polychrome, 17ème – Saint Didier, évêque, en pierre sculptée polychrome, 16ème – Sainte Clotilde en plâtre sculpté polychrome, fin 17ème – Saint Julien, évêque, en pierre sculptée polychrome, 16ème – Saint Ouen, évêque, en bois sculpté polychrome, 17ème – Saint Fiacre, moine, en pierre sculptée polychrome, 17ème  Christ en croix, Vierge et Saint Jean, trois statues en Poutre de Gloire en bois sculpté polychrome, art populaire, 17ème ? - Petit tabernacle, porte ornée du Christ sauveur en bas-relief, en bois doré, 18ème.

Epitaphe de Louis Le Roux (décédé en 1672) en marbre blanc gravé, 17ème et sa dalle funéraire en marbre noir gravé, 17ème. (* Les deux dalles sont :  l'une  de Louis Ier Le Roux et l'autre de son fils Louis II Le Roux).

Une toile représentant le Christ chez Marthe et Marie, Ecole flamande, 17ème, classée par arrêté du 10 juin 1907, ne se trouve plus dans l'édifice lors de l'inventaire. Maître-Autel, tabernacle dont la porte est sculptée en bas-relief représentant la résurrection du Christ, retable orné de deux statuettes d'angelots, exposition, en bois sculpté, 18ème.

 

Eglise Saint Ouen d'Infreville – Le retable – Collection de M. André TIPHAIGNE

Au premier plan : les dalles funéraires des LE ROUX D'INFREVILLE

 

      En mai 1931, le retable est exposé à Rouen. L'autel est restauré. En 1934, le clocher est réparé. Des cordes neuves pour les cloches sont acquises en 1955. en 1956, la restauration des vitaux est envisagée. Le gardiennage de l'église est accordé à l'abbé Rivière, prêtre de Bourgtheroulde. Le classement du chœur de l'église est proposé en 1961. L'abbé Fournier, de Bourgtheroulde devient gardien de l'église Saint Ouen. En 1964, l'électrification des cloches est prévue. Deux tempêtes dévastent toiture de l'église en 1990. Le mur du cimetière s'écroule en juillet 1993. L'église est atteinte de la maladie de la pierre en 1995. Lors de la tempête de décembre 1999, un vitrail de l'église est tombé. Des travaux de rénovation à l'église sont réalisés en 2003 par les agents techniques. En 2003, le carrelage posé à même le sol de l'église est endommagé par les racines des arbres qui le soulèvent. Le  « Coffre de la Charité » est volé dans l'église en juillet. Une subvention est demandée auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Conseil Général pour la restauration de l'ensemble des vitraux de l'église le 30 mars 2004.

 



21/04/2010
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