CHAPITRE 8 - BOURGTHEROULDE DE 1800 A 2005 - (1833/1859)
1833 - La rage est à nouveau dans le bourg en février. La réclusion des chiens est imposée aux habitants.Le 28 mars, Claude Nicolas Lequesne adresse une pétition au sous préfet. Il fait construire sur une masure lui appartenant à l'écart du bourg un bâtiment à usage d'écurie et charreterie qu'il commence à faire couvrir en paille longue. Le garde champêtre lui a fait défense de continuer. Il a obéi provisoirement et demande la continuation des travaux. Le maire demande qu'il soit statué pour savoir où commence et finit l'obligation de couvrir en ardoises ou tuiles imposées par le règlement. Le règlement du 6 août 1765 défend de couvrir autrement qu'en ardoises ou tuiles les bâtiments dans l'enceinte des villes et bourgs. L'article 9 de l'arrêté du préfet du 15 nivôse an 10 (*5 janvier 1802) précise que les couvertures en chaume sont rigoureusement interdites depuis la Porte des Marchands jusqu'au nouveau cimetière (*le second installé au pré de la Noé). Du milieu et de chaque côté de la route allant de Rouen à Bordeaux, une distance de 71 mètres et demi (220 pieds, ancienne mesure) est observée : les réparations et toitures neuves devront être faites en ardoises ou tuiles. Lequesne est débouté : son bâtiment n'est pas assez éloigné de la grande route. La commune est dotée de nouvelles routes. Le 30 avril, le conseil municipal délibère pour l'adoption du plan de la route de Bourgtheroulde à Elbeuf. Le tracé doit être suivi sur la commune. (*Il s'agit de l'actuelle route d'Elbeuf qui remplace le chemin arrivant à la côte Saint Auct). Le 21 septembre, des bâtiments ont été récemment couverts en paille ou chaume. Un rappel est fait des interdictions.
1834 – Le 4 janvier, Une estimation est faite des indemnités à accorder aux propriétaires de la commune qui cèdent des terrains et emplacements pour la confection de la route départementale numéro 12 de Bourgtheroulde à Gournay en passant par Elbeuf. Les maisons de la commune sont évaluées. Les maisons des ouvriers et des journaliers sont plus éloignées que celles des commerçants. Il y a 180 maisons dont 60 pour le commerce. Sur ces 180 maisons, seules 120 peuvent supporter le logement militaire. Le tour des maisons qui logent revient fréquemment. Ce passage est profitable à la commune, mais pas pour certains habitants. Un arrêté est pris le 21 avril : les chevaux seront attachés pendant qu'ils mangent leur avoine chez les marchands pour plus de sûreté et de commodité de passage dans les rues. Il arrive que des chevaux s'échappent en entraînant des voitures. Les aubergistes, marchands de grains et autres habitants ne pourront donner à manger dans les rues et places publiques aux chevaux des voyageurs ou à tous autres animaux dans des auges portatifs ou fixés contre les maisons. Les animaux devront manger dans les écuries, masures et allées. La station sur la voie publique est interdite. En avril, les aubergistes du bourg sont accusés par des voyageurs de ne pas vouloir les loger ni les nourrir moyennant paiement. Le conseil municipal enjoint aux logeurs d'accepter les clients porteurs de papiers en règle, sous peine de procès verbal. La proposition d'une souscription pour un tableau monumental commémorant la Révolution de juillet réalisé par Blanchard, Mécou et Plant le Jeune de Paris est rejetée en mai. C'est une dépense non indispensable Le même mois, l'ancien meunier est radié de la liste de logement des troupes. Ce qu'il propose n'est plus convenable. Le pain est trop cher. Une circulaire du préfet informe que ce produit de première nécessité ne sera plus taxé à partir du 17 mai.Le 16 novembre, six conseillers municipaux sont renouvelés. Ils prêtent serment : Je jure fidélité au Roi des Français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume. M. Galot, marchand de vin, est installé comme membre du conseil municipal le 24.
1835 – Le 12 juillet, M. Louis Pierre Philippe Puchot est installé maire par M. Bosquier ancien maire et en présence des membres du conseil municipal, de la Garde Nationale, des citoyens et des habitants. Le 14, il est procédé à l'inventaire de la mairie. Il est fait mention des titres de propriété du champ de foire et de l'emplacement de l'ancienne halle aux poissons par une reconnaissance du marquis de La Londe en date sous seing privé du 10 septembre 1827, d'un drapeau en soie avec enveloppe en taffetas ciré avec sa boîte et sa banderole, un drapeau en serge, un fusil de chasse avec baïonnette servant au garde champêtre… Le 3 novembre, indignation des habitants qui constatent que l'horloge est arrêtée. Ce qui perturbe leur vie dans leurs travaux et leurs habitudes. Le même jour, des remerciements sont adressés par lettre à M. Bosquier. Il lui est rappelé les causes qui lui interdisent de pénétrer dans la mairie pour siéger avec le nouveau maire : les journées orageuses de 1814 et 1815 qui ont marqué le départ de Napoléon pour l'île d'Elbe, puis pour Sainte-Hélène. Le concierge de la maison de sûreté dit qu'il lui est impossible d'habiter la maison qui lui est assignée pour la garde des prisonniers. Durant les jours de pluie, il est obligé de promener son lit d'une place à l'autre pour ne pas être mouillé. Les bois des greniers pourrissent et menacent de faire crouler le toit. Le 6 novembre, le conseil prenant en considération la plainte du concierge et ayant vérifié le mauvais état de la toiture de la prison, autorise le maire à écrire au préfet pour lui demander qu'il envoie un architecte qui constatera quelle réédification serait à faire pour restaurer le bâtiment.
1836 – En novembre, réclamation des habitants propriétaires sur le chemin communal n° 19 du Bosbéranger et rue des Fossés. Ces chemins sont non viables depuis la création de la route départementale n° 12. L'exhaussement des terres qu'a entraîné cette nouvelle route arrête les eaux, les terres rapportées sont glaiseuses. La commune réclame une indemnité pour l'envahissement des portions de terrain sur la route royale n° 138 de Bordeaux à Rouen. Des alignements ont été demandés et obtenus pour bâtir la nouvelle route. La commune a le droit de réclamer à l'Etat le remboursement des sommes reçues et touchées pour cession. Bourgtheroulde demande le paiement par l'Etat de la valeur de deux terrains qui ont été réunis à la grande route et qui faisaient partie du domaine communal. L'un provenait de la démolition du bâtiment composant l'ancienne prison qui se trouvait enfermé et enclavé dans la dite route, l'autre était jadis couvert par la halle aux poissons démolie au commencement de l'année 1794. Les chemins du Bosbéranger et celui de la Porte des Marchands ont été tellement détériorés qu'il est de toute justice qu'il y ait un dédommagement..
1837 – Le 24 avril, il est décrété que la sente de la Boucherie doit avoir une largeur de 1 mètre 30 centimètres. Une des maisons de cette sente est occupée par le boulanger Talon. Les chemins communaux sont recensés le 9 mai pour réparations : rue des Fossés - de l'église de Bourgtheroulde à Infreville passant par le Cresson - de Pont Audemer à la mare du Boulay - de la Grande Route à Marcouville - de la Grande Route à la Fosse Louvet - de la Grande Route à Angoville par les prés de la Noé - l'ancien chemin d'Elbeuf à la Mésangère - le chemin du Neubourg à Bosnormand par le moulin - celui de la Porte des Marchands allant au Neubourg - celui du Neubourg à Thuit Simer - l'ancien chemin d'Elbeuf allant au moulin - le chemin du moulin de pierre allant à la forêt par le Bosbéranger - l'ancien chemin d'Elbeuf au hameau des Faulx - celui de la Grande Route à la Poterie - chemin du moulin d'Infreville allant à la Grande Route. Une circulaire du préfet du 29 mai annonce le mariage du Duc d'Orléans avec la princesse Hélène de Mecklembourg Scevrin. Il faut faire partager à la classe malheureuse l'élan de tous les Français : distribuer aux indigents le produit en pain d'un hectolitre de blé - le dimanche 16 mai la Garde Nationale se rassemblera sur la place d'Armes en grande tenue - une salve d'artillerie sera tirée la veille à la chute du jour - les monuments publics seront illuminés, les citoyens invités à pavoiser et à illuminer leurs maisons - à la chute du jour un bal sera donné aux frais de la commune.Des officiers municipaux sont renouvelés en septembre. Un septième conseiller est nommé.Le 1er octobre, l'alignement est accordé à M. Poulard selon bornage sur l'ancien chemin d'Elbeuf qui longe sa propriété. La commune se réfère aux arrêtés des 24 août 1790, 22 juillet 1791 et 16 septembre 1807 qui chargent le pouvoir municipal de veiller à tout ce qui intéresse la sécurité et la commodité du passage dans les rues, places et voues publiques, ce qui comprend les alignements : défense sous peine de droit à tout propriétaire ou habitant de la commune de construire, reconstruire ou réparer aucun bâtiment ou mur, d'ouvrir des fossés, de faire des plantations d'arbres, de haies, et de former ou rétablir une clôture quelconque le long des chemins vicinaux, les rues ou autres voies publiques, sans en avoir préalablement demandé et obtenu l'autorisation et l'alignement.
1838 – La nouvelle route de Bourgtheroulde à Gournay permet une facilité de communication aux agriculteurs pour aller vendre leurs produits à Elbeuf et au Neubourg. Les marchés de la commune s'en ressentent ce qui la désavantage. En compensation, elle réclame que les troupes ne séjournent plus dans le bourg. Journellement, les soldats allant de Rouen dans le Calvados, l'Orne, la Mayenne, et retour, ainsi que les conscrits, les semestriers (*militaires absents de leurs corps par un congé de six mois) de ces départements par leurs allers et retours, sont une surcharge pour le village qui a 700 habitants et fournit 100 logements. Cinquante maisons sont en état et cinquante devraient être dégrevées. La commune, qui est à six lieues de Rouen (environ trente kilomètres), a toujours logé les militaires allant de Rouen à Alençon, mais pas les autres et suggère de faire emprunter aux troupes la nouvelle route de Caen à Rouen par Pont-Audemer. Des réverbères sont installés dans le bourg par décision du 4 août : 1) attaché à la maison commune et à celle de M. Grenier (*poste aux chevaux) – 2) attaché à la maison de Mme Gasse et à celle qui fait face – 3) attaché à la maison de M. Buron et celle qui lui fait face – 4) Placé à l'hôtel de la gendarmerie et celle de M. Surbled qui lui fait face. (*On peut en déduire qu'il s'agit d'éclairer l'actuelle route de Rouen à partir de l'auberge de la Corne d'Abondance.). Lors de la célébration de la naissance du Comte de Paris en septembre, il est distribué du pain de la valeur d'un hectolitre de grains aux indigents. Un Te Deum est chanté dans l'église en présence du conseil municipal, de la Garde Nationale, du juge de paix du canton et des gendarmes.
1839 – Le 9 février, la délibération du conseil municipal permet d'avoir une image du village et de ses habitants : il existe 125 logements militaires, 26 guides pour conduire les détachements de troupes à loger dans les communes rurales voisines de Bourgtheroulde, 11 indigents, 98 gardes nationaux, 28 réservistes. En mai, les ingénieurs rejettent les réclamations faites par le conseil municipal : le pavage d'un bout de la route départementale n° 12 de Bourgtheroulde à Gournay est une économie et non un luxe. La commune réclame de lui accorder sans contribution ce pavage. La route est plus étroite de deux mètres à son entrée dans le bourg que dans toute son étendue. Cette portion de voie est dégradée par un usage répété. La construction de cette route a fait perdre une partie de la halle de la boucherie. La commune est éloignée du centre d'administration. Elle est abandonnée et doit se suffire ? Un nouveau règlement pour le parcours et vaine pâture est établi le 1er septembre : un mouton pour trois arpents métriques. Il existe deux bergeries de quatre à cinq cents bêtes à laine. Louis Levasseur dit Duval de la ferme de l'Epinay et Jean Baptiste Gruel de la ferme du Logis réclament la présence de six bêtes par arpent, ce qui leur est accordé après approbation du préfet.
1840 - Une lettre adressée au maire par M. Lambert demande que le nom de M. Payen soit rayé de la liste des électeurs. M. Payen a vendu ses biens situés à Bourgtheroulde. Sa demande est rejetée le 19 février. Mais le 23, M. Payen est rayé des listes électorales car sa maison, vendue le 19 juillet 1834, forme la majeure partie de ses impôts. M. Payen est cependant secrétaire lors des délibérations du conseil municipal en l'absence de M. Lair. Le conseil est divisé : un membre que nous ne voulons spécifier a critiqué les deux arrêtés puis a rayé sa signature. Deux autres ont suivi son exemple. En mars, la situation de certains habitants est pitoyable. La commune ne peut faire face à la misère mais n'ouvre pas d'atelier de charité. Tous les indigents sont heureusement employés. La mendicité est cependant en extension. Il y a beaucoup de passages de voyageurs indigents qui sont de véritables charges pour la commune. Le pain est cher. Des sommes sont prélevées sur les dépenses imprévues ainsi que sur l'argent consacré aux fêtes publiques. Une loterie est ouverte au profit des pauvres. De nouveaux conseillers municipaux sont élus et prêtent serment en juin. Le renouvellement est triennal. Le 24 octobre, la municipalité arrête à l'unanimité qu'une adresse sera rédigée et envoyée au roi des Français à l'occasion de l'attentat qui a eu lieu sur sa personne dans le courant du mois.
1841 – La commune ne veut pas partager son cantonnier en alternance avec Angoville et Infreville. Elle préfère avoir le sien toujours à sa disposition. Jean Louis Isidore Coignard, journalier, est nommé. Il ne sait ni lire et écrire comme la majorité de ses contemporains, mais il est intelligent, laborieux et déjà employé à l'entretien des chemins.
1842 – Une lettre est adressée le 16 juillet au roi à la suite de l'assassinat d'un fils : Sire, l'événement affreux du 13 juillet a retenti par toute la France. Il a porté la consternation et le deuil dans tous les cœurs. Comme vous, Sire, la France pleure un fils bien aimé, l'objet de son orgueil et de tant d'espérance. La patrie a fait une perte irréparable. Tous les Français partagent la douleur amère qui déchire votre cœur paternel : ils ressentent bien cruellement le désespoir de l'auguste mère, de l'excellente épouse et de la famille éplorée du malheureux prince objet de leurs regrets et de leurs larmes. Ces sentiments, Sire, sont ceux de la population toute entière de Bourgtheroulde. Le conseil municipal vient les déposer aux pieds de votre majesté. Le 1er octobre, le sous préfet suggère qu'un prix soit fixé à l'amiable pour les parcelles de terrain prises sur les territoires de la commune pour l'élargissement et le redressement du chemin de grande communication du Neubourg à Bourgtheroulde.
1843 – Des plans d'alignement de la route royale n° 138 de Bordeaux à Rouen dans la traversée de Bourgtheroulde sont établis selon les directives de la lettre du sous préfet du 30 mai. Le conseil regrette que l'on fasse des changements d'alignement lors de nouvelles constructions : depuis longtemps les façades des maisons du bourg de Bourgtheroulde sont alignées, mais approuve les alignements tracés. Le 17 juillet, les nouveaux conseillers municipaux sont installés et prêtent serment.
1844 – Pierre Jacques Vittecoq est nommé maire par arrêté du préfet du 4 novembre 1843 et prête serment le 30 avril. Perrinnelle est adjoint. L'alignement du chemin de grande communication n° 5 du Neubourg à Bourgtheroulde est envisagé en juin pour la construction de la route n° 24 conduisant à La Mailleraye (*actuelle route de Thuit-Hébert) est programmée. Un plan parcellaire est établi pour désigner les terrains à acquérir en tenant compte des alignements qui sont acceptés lors de la réunion du conseil municipal du 10 août.
1845 – L'administration des Ponts et Chaussées veut s'emparer d'une parcelle de terrain faisant partie de la place publique communale à partir de l'église devant les maisons de Savouret, Poirier et Galot pour construire la future route de La Mailleraye. Elle a la prétention de ne pas payer la valeur de cette parcelle. La commune rappelle que lui sont déjà dus les anciens terrains ayant servi à la construction de la route royale (*actuelle route de Rouen). Le 5 mai, elle demande une indemnité pour les parcelles qui seront prises lors de la réalisation de la route de La Mailleraye et réitère sa demande d'indemnité des terrains pris en 1832 pour la route royale.
1846 - En janvier, défense est faite sous peine de poursuites de construire, reconstruire et réparer aucun bâtiment ou mur le long de la route du Neubourg sans en avoir obtenu la permission préalable. Le 3 octobre, l'installation des nouveaux conseillers municipaux est effectuée. Le 17, la démolition d'une maison nécessaire à l'élargissement du chemin du Neubourg est décidée. Mme Marthe Daché, épouse Alexis Langlois, sera indemnisée. M. Vittecocq est réélu maire et prête serment le 28 novembre.
1847 - Au début de l'année, le prix du blé est élevé. Il y a vingt-cinq nécessiteux dans la commune. Dix chefs de famille gagnent trop peu. Des distributions de pain sont faites par des gens aisés. La commune vote mille francs à l'atelier de charité pour des secours et travaux utiles. Pour endiguer la mendicité, seules les personnes résidant dans la commune sont autorisées à demander la charité par arrêtés du maire et du préfet. En février, les places publiques, champ de foire et autour de l'église, sont empierrées. La place de l'ancien cimetière entre l'église et le chemin de Bourg Achard est nivelé. En mai, il est fait une estimation des indemnités à accorder aux propriétaires qui cèdent des terrains et emplacements pour la confection de la route départementale de La Mailleraye qui passera par Bourg Achard. La commune réclame une nouvelle fois les dédommagements qui lui sont dus pour la construction de la route de Rouen. L'expert du gouvernement indique qu'aucune indemnisation ne sera faite : cette route a apporté de nombreux avantages. Il lui est alors rappelé la charte constitutionnelle de 1830, article 9 : indemnisations applicables aux particuliers, communes et bâtiments publics.
Louis Philippe, roi des Français, abdique après l'insurrection du 24 février 1848. C'est sous son règne que le réseau des routes et des chemins a été transformé. La loi du 21 mai 1836 oblige les communes à entretenir leurs chemins vicinaux et les autorise à percevoir une taxe pour financer ces travaux. Elle charge les départements d'entretenir les chemins qui relient les communes entre elles. Ces chemins deviennent des routes départementales. Ce qui dota Bourgtheroulde des routes d'Elbeuf, de Thuit Hébert, de Brionne et de Rouen. Le 25 février 1848, la Deuxième République est proclamée. La nouvelle constitution adoptée prévoit l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel. Charles Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la République le 10 décembre 1848. En 1852, l'empire est rétabli, jusqu'à la défaite de Sedan en 1870 qui sonne le glas du régime. Il est remplacé par la Troisième République. Ce qui explique les changements de maires au cours de ces années selon le sort que la politique leur réserve. Au mois de mars, une lettre du sous préfet indique les parcelles de terrain qui seront prises sur la commune pour l'élargissement et le redressement du chemin de grande communication n° 16 qui va à Appeville Annebault. Saint Amand cède gratuitement la parcelle n° 8. Un atelier communal est établi en avril pour fournir du travail à la classe ouvrière : extraction de cailloux, entretien des chemins vicinaux et des places publiques en vertu d'une lettre du 22 mars adressée par les citoyens commissaires administrateurs provisoires du département de l'Eure. Le 24 avril est appliqué un arrêté du 17 concernant la dissolution de l'administration communale et le conseil municipal de Bourgtheroulde. Lambert, Bouquet, Hoquigny, Heudebran, Vornier, Saint Amand et Constantin acceptent. Lair, Blesve, Poulard, Lecerf, Perinelle refusent. Vornier est élu secrétaire. Vittecocq, précédemment maire, rend les comptes, papiers et mobiliers de la mairie le 27 avril. Il est fait une énumération des séries dont l'article 10 : dictionnaire topographique, statistique et historique du département de l'Eure (un volume non relié) - l'article 19 : pour les contributions atlas cadastral dressé en 1828 complet, matrice cadastrale aussi dressée en 1828 de 562 feuillets - article 21 : tableau des recensements des jeunes conscrits de l'an 9 à 1847 - article 46 : une liasse contenant sept pièces concernant la maison commune et les places publiques, une pièce concernant le terrain acquis par la commune des sieur et dame Vittecocq – article 60 : deux procès verbaux de pesage aux halles – article 61 : tableau des mouvements de la population de 1840 à 1847 – article 63 : armement de la Garde Nationale et des pompiers dont 29 fusils avec baïonnettes appartenant à la commune et 35 à l'Etat, 16 sabres sans baudriers à l'Etat, 31 sabres avec baudriers à la commune, 11 baudriers sans sabres, 34 gibernes avec leurs baudriers, 18 bricoles pour les pompiers avec leur piston, 1 fusil de chasse avec baïonnette pour le garde champêtre.
Le 6 mai le président de la séance est Bouquet, commissaire administrateur. L'ancien maire, Vittecocq, est révoqué. Aucun maire n'est désigné ou élu. De nouveaux conseillers municipaux sont élus le 10 mai, mais pas de maire. Bouquet s'absente pour cause d'utilité publique. Hoquigny, administrateur principal, le remplace. Le même mois, la rage fait sa réapparition si terrible dans ses effets et susceptible de se développer spécialement pendant les grandes chaleurs. Les chiens doivent être enchaînés, muselés. Ceux qui errent sont abattus. Le crieur public et des affiches informent les habitants des dangers encourus et des amendes qui seront infligées aux contrevenants. Le 17 juillet, cent francs sont votés pour l'acquisition de pain. Cette denrée a été envoyée à Paris par le citoyen Bouquet lors des derniers événements. Par décret du 3 juillet, une boîte fermant à clef est installée pour déposer les votes des douze conseillers municipaux.
Le 23 août, M. Vittecocq retrouve sa fonction de maire par lettre du sous préfet du 21. Le conseil municipal est élu par assemblée électorale le 30 juillet. Mameaux, notaire, est adjoint. Deux pétitions ont été adressées en février dernier par Sénateur Béranger, cordonnier, pour la suppression d'une partie d'un chemin et aliénation de la partie supprimée du dit chemin. Vittecocq et Poulard réfutent la suppression d'une parcelle de l'ancien chemin dit d'Infreville, son aliénation au profit de la commune et en faveur des riverains de la parcelle supprimée. L'administration des Ponts et Chaussées prétend que ce qui précède appartient à l'Etat, ce que refuse la commune le 9 septembre. Le 25 septembre, Bouquet, Hoquigny et Heudebran remettent l'administration de la commune. Ils ont en particulier envoyé six mille cartouches à l'administration provisoire de Pont-Audemer le 5 août 1848.
La détresse de certains habitants de la commune est immense. Le 8 novembre, est dressé un état de la population mendiante. Par souscription particulière, Bourgtheroulde peut fournir à domicile à ses pauvres tous les secours nécessaires. Une circulaire du préfet rappelle le décret de l'Assemblée Nationale du 14 octobre. Les drapeaux commandés à la Fabrique de Lyon seront distribués gratuitement aux bataillons des Gardes nationales qui en feront la demande. Bourgtheroulde accepte et s'engage à rembourser les frais d'envoi et d'emballage.
1849 – Il y a 785 habitants à Bourgtheroulde. Il est urgent de trouver des secours nécessaires aux indigents pour raison d'extension de la mendicité. Une souscription d'actes de bienfaisance est proposée le 8 octobre.
1850 - Il existe deux prisons à Bourgtheroulde. Elles sont malsaines. Il n'y a pas de lits de camp. La municipalité désire obtenir du Conseil Général de l'Eure au moins deux douzaines de couvertures par sa demande adressée le 10 août.
1851 – L'article 21 de la loi organique du 13 juin ordonne que les gardes nationales soient recensés. Ils seront désignés pour moitié par le conseil municipal et pour moitié par le préfet ou le sous préfet parmi les citoyens aptes à faire partie du service ordinaire. Le 7 octobre, six membres sont élus à bulletin secret : Lambert, Mameaux, Lecerf, Legendre, Poulard et Payen. Les bulletins sont brûlés immédiatement. A noter que les personnes élues cumulent pour la plupart la fonction de conseiller municipal avec leur métier ou emploi officiel : secrétaire des délibérations du conseil (Payen), commerçant, notaire, maître de la poste aux chevaux, propriétaires…
1852 - La portion de la route n° 12 de Bourgtheroulde à Gournay est en mauvais état depuis le pavé de la route royale n° 138 de Rouen à Bordeaux à l'entrée du bourg sur une longueur de deux cent trente-neuf mètres cinquante. Elle est trop fréquentée et ne possède pas de pente pour évacuer les eaux. Elle est plus étroite de trois mètres dix que dans toute son étendue. Au midi, il y a une rangée de maisons, au nord des grands arbres et des bâtiments, au levant un terrain plus élevé. Elle est empruntée par des voitures chargées de farines allant à Elbeuf et Rouen. Le conseil municipal demande le 10 février que ce bout de route soit pavé en grès.
Le 5 mai, le maire Vittecocq prête serment ainsi que l'adjoint : Je jure obéissance à la Constitution, fidélité au Président
(*Charles Louis Napoléon Bonaparte élu le10 décembre 1848. En 1851, un plébiscite lui a donné la présidence pour 10 ans).
Les conseillers municipaux lèvent la main droite et disent : Je le jure. La commune est gérée par des administrateurs dits provisoires. Le 15 mai, quarante francs sont portés au budget de l'année pour célébrer dignement le glorieux anniversaire du 15 août (*naissance de Napoléon 1er). La somme nécessaire sera prise sur les dépenses imprévues. Par arrêté du préfet du 14 août, Vittcocq est nommé maire et Mameaux adjoint. Ils prêtent serment le 10 octobre. Ils ont été élus par l'assemblée électorale le 5 septembre.
Charles Louis Napoléon Bonaparte est devenu empereur des Français. L'empire a été rétabli en 1852 par un sénatus-consulte ratifié par un second plébiscite.
1853 – Le 8 février, la municipalité adresse une lettre à Napoléon III lors de son mariage avec Eugénie de Montijo : "A sa Majesté Napoléon III Empereur des français – Sire, Le Conseil municipal de Bourgtheroulde (Eure) ouvre sa première session de 1853 en bénissant le jour où vous avez associé à votre glorieuse destinée la princesse Eugénie. En choisissant l'impératrice en dehors des familles couronnées et ne consultant comme vous l'avez dit si noblement que les impulsions de votre cœur, vous avez montré une fois de plus à la France, que vous étiez digne des réclamations populaires que vous avait décernées la couronne. En élevant au trône une princesse aussi remarquable par sa beauté que par ses vertus, vous goûterez les douces joies de la famille et vous consoliderez à jamais une dynastie qui nous permet d'espérer pour nous et pour nos enfants de longs jours de prospérité et de bonheur. Dans cette confiance, les soussignés ont l'honneur d'être de Votre Majesté, les très humbles et fidèles sujets."
Le 6 février, le conseil invite à nommer un expert pour contradiction avec l'expert de MM. Vittecocq, Gruel et Poulard pour l'estimation d'une parcelle de terrain de huit ares longeant la route de Bourgtheroulde à La Mailleraye leur appartenant. La commune se propose de l'acquérir à effet d'établir une place publique. Le 8, la commune se propose d'acquérir un terrain de quatre ares quatre-vingt-trois centiares appartenant aux mêmes personnes pour le prix de trois cent dix francs. Ce terrain est aussi situé le long de la route de Bourgtheroulde à La Mailleraye. La commune ne possède qu'une seule place d'une petite étendue insuffisante pour l'emplacement des bestiaux les jours de foire. Une circulaire du préfet est appliquée le 26 février pour prêter le nouveau serment politique : Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l'empereur. Le maire, M. Vittecocq, tête découverte, prononce le serment à haute voix ainsi que M. Mameaux. Tous les conseillers se lèvent à l'appel de leur nom. Une enquête d'utilité publique est ouverte le 3 septembre sur le tracé de l'embranchement du chemin de fer de Serquigny à Rouen. Deux directions sont proposées : l'une par la plaine du Neubourg passant par le Bec Hellouin et Tourville La Campagne, l'autre par le Roumois passant par Glos sur Risle et Berville en Roumois. Le conseil se prononce en faveur pour le tracé par le Roumois qui est conforme aux besoins. Les stations pourraient être établies sur la route départementale n° 24 et la route impériale au Val des Grès. Pour appuyer sa préférence, Bourgtheroulde affirme que la plaine du Neubourg est une contrée stérile et déserte, encombrée de gorges et de ravins. Un avis favorable à l'alignement de la route départementale n° 24 de Bourgtheroulde à La Mailleraye est donné le 20 septembre à la suite de l'enquête ouverte du 11 au 20 septembre. En octobre, des variations importantes du prix du pain sont constatées. Un arrêté du 20 décembre 1852 impose que la taxe soit fixée tous les huit jours par l'autorité compétente. Les boulangers doivent s'y conformer à partir du 1er octobre de cette année. M. Leseigneur, propriétaire d'une cour longeant la rue tendant à la mare Artus (*Arthur)à la route impériale de Rouen à Bordeaux s'oppose à la suppression de cette voie en novembre. Le même mois, le commissaire de police demande à deux reprises qu'une lampe allumée soit apposée à sa porte durant le même temps que les réverbères. Ce qui lui est accordé. Le pain est toujours aussi cher. Le préfet adresse une lettre pour en diminuer le prix. Une taxe sera fixée au-dessous de laquelle le prix du pain bis blanc et du pain bis ne pourra pas s'élever pour le consommateur. Il y a peu de population ouvrière à Bourgtheroulde… mais tous les ouvriers sont occupés et n'ont pas besoin de secours ! L'usage de faire deux espèces de pain n'est pas envisageable. Le pain bis n'a aucune chance de débit. Les boulangers du bourg cuisent aussi pour les autres communes environnantes… En décembre le ministre de l'Intérieur ouvre un crédit de 4.000.000 de francs pour aider les communes qui offrent du travail pendant l'hiver aux classes ouvrières indigentes. Ces ressources sont employées aux travaux : terrassements, entretien des chemins communaux et bermes des chemins vicinaux, extraction de cailloux.
1854 – Bourgtheroulde a moins de 1000 habitants. La commune émet un avis favorable en septembre pour la création d'une Société de Secours Mutuel selon le décret du 26 janvier 1852 et l'organisation de ces sociétés. La situation des ouvriers invalides et chargés de famille est critique. En novembre, il est prévu de leur procurer du secours pendant les six prochains mois.
1855 – En février, quarante-quatre francs de souscription sont donnés pour l'érection d'une statue de Napoléon Ier à Fontainebleau. Le gouvernement refuse cette somme qui est affectée au bureau de bienfaisance. Les audiences de la justice de paix se tiennent dans une chambre mansardée, froide en hiver, chaude en été. Elle est mal éclairée. La solidité et la salubrité sont loin d'être désirables. Cette salle ne répond pas à la dignité due au sanctuaire de la justice. Elle est placée au-dessus de la prison qui appartient au département et dont la toiture est à refaire. Les réparations ont toujours été à la charge la commune. Deux cents francs de secours sont demandés au préfet le 5 février.
Par décret impérial du 14 juin et la loi du 5 mai, M. Vittecocq est nommé maire, Mameaux adjoint le 26 juin. Ils prêtent serment. Le conseil municipal est installé le 19 août et ses membres prêtent serment. Le 11 août, cent francs sont votés pour célébrer la fête du 15 août. Cinquante francs sont accordés à cette occasion aux familles des soldats morts pour l'empereur Napoléon Ier. Des réjouissances publiques et des dons aux pauvres sont organisés. Un impôt sur les chiens est décidé le 19 août : trois francs pour les chiens d'agrément ou servant à la chasse - un franc pour ceux servant à la garde des habitants, des troupeaux, à guider les aveugles. L'inflation des denrées alimentaires conduit le préfet à ordonner des mesures à observer. Le pain est taxé à trente-quatre centimes alors que les consommateurs paient quarante centimes de taxes. Huit cents francs sont débloqués pour compenser la différence. Un impôt extraordinaire est voté pour les plus imposés jusqu'à la fin du mois de janvier 1856 pour aider la classe nécessiteuse.
1856 – Le 10 février, le maire et le conseil municipal adressent leurs félicitations à Napoléon III à l'occasion de la naissance du prince impérial : "Sire, le Maire et le conseil municipal de la commune de Bourgtheroulde (Eure) ont l'honneur de déposer aux pieds du trône de Votre Majesté leurs félicitations à l'occasion de l'heureux événement dont la Providence vient si généreusement réjouir le cœur des Français. En effet, Sire, c'est pour tous un bonheur bien grand que la naissance d'un Prince, d'un héritier de l'Empire, pour continuer l'œuvre si digne, si bienfaisante, si glorieuse de son père, et assurer non seulement à la France, mais encore au monde entier, un nouveau gage de sérénité et de confiance. Le Maire et les membres du conseil municipal de Bourgtheroulde, Sire, forment les vœux les plus chers à la conservation de sa santé et à celle de son auguste mère. Ils ont l'honneur d'être avec le plus profond respect, Sire, de Votre Majesté, les très humbles, très obéissants et fidèles sujets". Un plan de rétrécissement du chemin de la Queue Bourguignon provoque l'ouverture d'une enquête le 6 mai. La largeur actuelle est de trois mètres et serait réduite à deux mètres dix-neuf. La différence serait vendue aux propriétaires qui ont d'ailleurs déjà envahi une partie de ce chemin.
1857 – M. Legendre, huissier, demande le 4 octobre de faire respecter les volontés de son beau-père, M. Leloutre, ancien percepteur, décédé le 2 janvier. Par acte passé le 10 août 1856 chez Chapelain, notaire à Bourgtheroulde, il a fait une donation de cinq cents francs en espèces, entre vifs, au bureau de bienfaisance qui doit faire dire tous les ans et à perpétuité trois messes basses : une le 2 janvier pour M. Leloutre, une pour M. Legendre le jour anniversaire de son décès, une pour Clémentine Fanny Leloutre épouse Legendre le jour anniversaire de son décès. Pour les deux derniers, la première fois en l'année qui suivra le décès. Depuis vingt-huit ans la prison appartenant au département, mais construite sur un terrain communal, est à la charge de la commune. En mai, des vices de construction sont à nouveau constatés ainsi qu'un besoin urgent de réparations : toiture, murs extérieurs et intérieurs. La commune propose d'en accepter la propriété et de prendre l'obligation de la conserver à son usage actuel. Des demandes de dédommagements seront cependant adressées au préfet pour l'entretien déjà effectué si le département en fait don à la commune. Une salle d'asile sera créée.
1858 – Après l'attentat d'Orsini contre Napoléon III, le maire et le conseil municipal adressent la lettre suivante à l'empereur : « Le Maire et le conseil municipal de la commune de Bourgtheroulde à sa majesté l'Empereur – Sire, l'attentat dirigé par des mains odieuses contre Votre Majesté a encore grâce à la Providence qui veille constamment sur vos précieux jours, détourné les projets criminels des plus infâmes régicides. Sire, c'est un devoir impérieux pour les soussignés, de manifester dans cette circonstance à Votre Majesté combien ils sont pénétrés de reconnaissance des bienfaits de Dieu qui, protégeant Votre Auguste Personne ainsi que celle de Votre digne Compagne, protège aussi la France, puisqu'elle fait la gloire, le bonheur et le plus grand ornement de son peuple. Sire, les soussignés sont, de Votre Majesté, les très humbles et très fidèles sujets. Fait à Bourgtheroulde, le 17 janvier 1858 »..Le mauvais état de la mairie est rappelé le 8 février. Il n'y a aucune sécurité d'y tenir des réunions nombreuses telles que les opérations du conseil de révision. La réparation de la prison et du logement du concierge serait une fausse économie. Le maire est chargé de rédiger un plan d'ensemble pour la réédification de la salle de la mairie, la prison, le logement du concierge et la construction d'une salle d'asile.Pendant douze ans la commune a fait des économies produites par des impôts. La somme sera consacrée à l'édification d'une nouvelle mairie où seront réunies la justice de paix et la prison. La dépense est évaluée à vingt mille francs le 7 novembre. Les cultivateurs de Bourgtheroulde et environs demandent depuis de nombreuses d'années qu'il soit permis à la commune, chaque jour et pendant la durée des travaux de la moisson, d'établir une réunion des travailleurs des deux sexes propres à l'exploitation des récoltes. Les ouvriers n'auraient plus besoin de parcourir dix à douze kilomètres et même plus pour se rendre aux réunions des villes voisines. Les cultivateurs ont de plus en plus de mal à se pourvoir de bras. Les ouvriers du pays sont absorbés par la fabrication spécialisée d'industries dominant dans la contrée. La proximité d'Elbeuf attire les journaliers du village qui jusqu'alors ne trouvaient à travailler que dans les champs ou étaient toiliers à domicile. Les filatures ont besoin de main d'œuvre qu'elles trouvent dans les campagnes environnantes au détriment de l'entretien des cultures. C'est le commencement de l'industrialisation qui draine les ruraux vers les villes.
1859 - Le 16 avril, installation et prestation de serment politique de Lecerf, adjoint, fabricant de draps à Elbeuf. Une commission d'assainissement des logements insalubres est votée le 6 mai. Elle est formée du curé doyen, de Lambert docteur médecin, Toussaint receveur de l'enregistrement, Tassel rentier, Védie rentier, Lemarié conducteur des Ponts et Chaussées, Douvenou maçon. Le même jour, une lettre est adressée à l'empereur à l'occasion de la paix de Villafranca (*préliminaires qui mettent fin à la guerre d'Italie) : "Le conseil municipal de Bourgtheroulde place au nombre de ses plus impérieux devoirs l'honneur de présenter à Votre majesté ses félicitations à l'occasion de la paix que vous avez conclue d'une manière si digne et si glorieuse. Sire, les membres du conseil soussignés, tiennent à vous manifester toute leur reconnaissance et à vous prouver une fois de plus combien ils sont jaloux et fiers de voir leur pays triompher des plus grands obstacles, s'enrichir sous votre commandement et votre généreux courage, de gloire et de trophées. En effet, Sire, la France conduite avec tant d'habileté et de dévouement conservera toujours son brillant prestige et fera l'admiration et l'étonnement du monde civilisé. Si pendant la guerre elle était certaine d'obtenir des succès, elle était néanmoins inquiète pour la personne de Votre Majesté qui, au milieu des combats, bravait les plus grands dangers ; mais la Providence qui veille sans cesse sur des jours si précieux nous la rendra couverte de lauriers. Les soussignés ont l'honneur d'être, Sire, de Votre Majesté, les très humbles et très fidèles sujets<. A noter qu'il est mentionné que seul le conseiller municipal Lambert n'a pas signé.