CHAPITRE 3 - LES DERNIERS BARONS DU BOURGTHEROULDE

LES DERNIERS BARONS DU BOURGTHEROULDE

LOUIS VOISIN, baron du Bourgtheroulde

 

            Louis Voisin, chevalier, baron du Bourgtheroulde, seigneur de Saint Paul de la Haye, La Court, l'Espinay, Saint Georges du Vièvre et autres lieux, est conseiller au parlement de Normandie où il occupe une place des plus importantes. Il fut membre d'une commission qui pourchassait les sorciers, possédés de Satan et de Belzébuth. Louis Voisin épouse en secondes noces Marie Valentine Le Blais, fille de Jean Le Blais et Valentine de Sens. Trois enfants sont issus de cette union : Louis, une fille qui se fit religieuse, et Marie Catherine qui épouse François Le Cordier de Bigards, marquis de la Heuse, procureur au Parlement de Normandie dès 1710. A la mort de son frère Louis, Marie Catherine hérite de ses seigneuries et les transmet à son époux. Marie Valentine Le Blais décéde le 23 septembre 1690 et est inhumée dans l'église de Bourgtheroulde. Louis Voisin meut à Rouen en 1701. Il est inhumé auprès de son épouse : Registre paroissial de Bourgtheroulde - Le saize jour de juin mil sept cent un, haut et puissant seigneur Louis Voisin chevallier marquis de Bonneval baron dubourgtheroulde, seigneur et patron de Saint Grégoire et de Saint Denis Duval, seigneur de Lespiney, Lacour, Lasalle, Le Vièvre, Labourdière, Laprovosté et autres lieux, visconte de Tour Launay (? illisible) de Montfort, conseiller du roy en sa grande chambre du parlement de Normandie a esté inhumé dans cette eglise dans le caveau des seigneurs de cette parr (paroisse) lequel décédé à Rouen, le saize de ce mois après avoir recu tous les sacrements de l'eglise, et ce en la presence de Messire Louis Voisin chevallier seigneur de Saint Laurant Voicr. (Voicreville ?), la Graviere et autres lieux, conseiller au parlement de Paris son fils, de Messire François le Cordier de Bigard chevallier marquis de la Heuse conseiller au parlement de Normandie fils en loy (gendre), de Messire Robin François Boullais esc. (écuyer) seigneur de Colleville conseiller au parlement de Rouen, de Mre (Messire) Jean le Sens chev. (chevalier) seigneur de Folleville et de Pierre Lemarchand chev. seigneur de Bardouville, Iville et autres lieux conseiller du roy au parlement, témoins - Signatures : Voisin, François le Cordier de Bigars, Boullays de Colleville, Le Sens de Folleville, Lemarchand Debardouville

INTERNET -  L'ancien château fort de Saint-Laurent et le domaine seigneurial (CAUMONT)- Citation de M. Arcisse de Caumont (1858)

Par le mariage de la fille du sieur Le Blais, ses domaines de Véret, Saint-Laurent et Aignerville passèrent à Louis Voisin, baron de Bourgtheroulde, procureur ait parlement de Rouen, et après la mort de celui-ci, à son fils Louis-Charles Voisin, président au Parlement de Paris.

Testament d'un seigneur de Véret. - Conseiller du Roi au Parlement de Paris, Louis-Charles Voisin, baron de Bourgtheroulde, seigneur de Saint-Laurent, mourut jeune encore le samedi 7 juillet 1708 ; son corps fut transféré de l'église de Véret en celle de Bourgtheroulde, où était le caveau de la famille Voisin. Son testament fut fait au château de Véret, en présence de messire Clément Lillement, prestre prieur de Venoix, et de messire Pierre Furon, prêtre habitué à Saint-Laurent-sur-Mer. Le baron commence par recommander son âme à Dieu, à la bienheureuse Vierge Marie et à tous les saint. Il laisse pour héritières ses deux sœurs - Marie, qui avait épousé en 1692 François Le Cordier de Bigards, marquis de la Londe, et Marie-Catherine, fiancée à leur cousin Costé de Saint-Suplix. Il souhaite, veut et entend que la pension de son oncle, le révérend Père Voisin, soit augmentée de 300 livres sa vie durant, pareillement celle de sa tante Mme de Saint-Paoul, religieuse, à compter du jour où il va mourir ; il lègue mille livres aux pauvres de ses paroisses de Haute et Basse-Normandie (Bourgtheroulde, Saint-Laurent, Véret et Aignerville), à distribuer par le doyen de Bourgtheroulde, six mille aux sus-dits pauvres à distribuer par le doyen ou par les curés suivant les ordres du doyen, à proportion des besoins ; deux cents livres aux capucins de Bayeux pour célébrer 400 messes, cent livres à ceux de Caen pour 200 messes, autant aux Jacobins, aux Cordeliers et aux Carmes ; à chacun des pauvres de l'Hôpital général de Caen, cent livres à charge de prier pour le salut de son âme; à M. Bonamour, avocat au Parlement de Paris, la bibliothèque de sa maison de Paris, rue Saint-Thomas-du-Louvre, à sa tante, Mme de Saint-Suplix, son portrait peint par Rigaud, à Mme Lenoir, femme de charge, mille livres avec le vieux linge de table servant à Paris, au sieur de Saint-Jean, son valet de chambre, 6.000 livres avec sa garde-robe ; au notaire de Bourgtheroulde, 600 livres ; à André Hervieu, son muletier, 300 livres ; à son cuisinier, 100 livres ; à Catherine, femme de Buret, fondeur, qui l'a élevé, 200 livres de rente viagère ; 20 livres à son jardinier. En plus, il donne 13.200 livres au doyen pour partager aux personnes désignées dans le secret ; il entend que les fondations de son père, M. de Saint-Paoul, et de son aïeule, Mme de Saint-Paoul, soient payées à la collégiale de Bourgtheroulde et à Saint-Jean-de-Rouen, en conformité de leurs testaments et des paiements faits jusqu'à ce jour. Il donne à Folloppe, cuisinier à Rouen, 200 livres ; à ses hommes d'affaires : Pillon, 400 livres ; Barbé, de Caen, 2.000 livres ; à ses laquais, postillon et portier, à chacun 50 livres en sus de leurs gages; à l'église de Bourgtheroulde, pour sa décoration, 200 livres. Il entend que ses héritiers déchargent MM. de Coupesarte de la moitié de la rente dont ils sont caution pour son oncle, feu du Quesné (nom d'un fief de Graye, dont l'un des Le Blais était seigneur), Enfin, voulant le bonheur d'une fiancée, en sa qualité de frère et de tuteur, le baron exprime le désir que " sa sœur, Catherine Voisin, soit épousée par M. de Saint-Suplix. en obtenant de l'Eglise dispense de parenté (Costé de Saint-Suplix, fils d'Alexandre, marquis de Saint-Suplix, et de Marie Le Blais, était le cousin germain de Catherine Voisin, fille de cette marquise de Saint-Suplix. Ayant reçu les sacrements du curé de Véret, le testateur ne pouvait mentionner celui-ci dans ses dispositions testamentaires ; d'autre part, Pierre Furon, prêtre de Saint-Laurent, étant l'un des témoins désignés précédemment, reçut sans doute de main à main la somme destinées à son église. Quant aux messes, elles se célébraient plus rapidement dans les communautés religieuses, car les paroisses avaient de très nombreuses fondations, ainsi celle de Saint-Laurent possédait, avant 1789, dix portions de terres grevées de messes ou obits. L'exécuteur testamentaire désigné par le baron était le doyen de Bourgtheroulde ; dans le plus bref délai, selon la volonté du testateur, il fallait acquitter les legs en puisant dans les réserves du défunt et si besoin, en liquidant quelques-uns des biens qu'il laissait à ses deux sœurs. Celles- ci chargèrent le mari de l'aînée, François Le Cordier, de faire sceller les serrures des appartements fermant à clef du manoir de Véret. La garde de ces scellés fut confiée le 20 septembre 1708 à Marie Richard, veuve de Jean-Baptiste Lequeux, fermière d'une partie des terres seigneuriales depuis le bail du 30 juin 1703 (le baron Louis Voisin s'y réservait les trois chambres sises sur la cuisine, la salle et les cabinets, la grande écurie voûtée, une remise et une partie du jardin. Ses dernières volontés furent respectées comme aussi Ies concessions de fieffes précédemment promises furent accordées par son beau-frère et successeur dans les seigneuries de Saint-Laurent, de Véret et d'Aignerville.

               

LE CORDIER DE BIGARDS, barons du Bourgtheroulde

   En 1290, le roi fait don de la terre de La Londe à Jean de Tournebu, seigneur de Bec-Thomas. Cent ans plus tard, Guillaume de Bigards épouse Catherine de Tournebu et devient seigneur de La Londe. A la fin du 15ème siècle, Nicolas de Bigards est seigneur de La Londe et de Thouberville. Le 3 novembre 1664, Nicolas Le Cordier, président de la chambre des comptes, chevalier seigneur du Troncq et Hectomare, haut justicier de la Heuze, ayant épousé Catherine de Bigars, devient marquis de La Londe, seigneur de Seglas, Saint Ouen de Thuit-Heudebert (*Saint Ouen du Tilleul) et autres terres. Il fait bail à Nicolas Bailleul de l'exercice des tailles dans les paroisses dépendant de la sergenterie de Bourgtheroulde, moyennant cent cinquante livres par an. François Le Cordier de Bigards, est maire de Rouen en 1707 et 1709, procureur général au Parlement. Il meurt à Paris le 23 février 1716.

            L'aîné de ses deux fils, Jean Baptiste François Le Cordier de Bigards, épouse Marie Catherine Voisin qui lui apporte, après le décès de son frère, la baronnie de Bourgtheroulde. Il est désormais :  baron du Bourgtheroulde, seigneur, marquis, haut justicier de La Londe, seigneur patron de Saint Ouen du Thuit-Heudebert, Orival, Saint-Meslain du Bosc, Tourville la Campagne, Montaure, Escroville, Iquerville, Infreville et autre lieux. Il est reçu conseiller au parlement en 1725 et président à mortier en 1731. Il est conseiller honoraire au Parlement en 1776.

            Louis Paul Le Cordier de Bigard, émigré à la Révolution, est le dernier baron du Bourgtheroulde. Ses possessions sont saisies et vendues comme biens nationaux. Son château de La Londe est pillé et brûlé. Le château de Bourgtheroulde disparaît.

Louis Paul Le Cordier De Bigards (don de M. Crevon)

 



12/04/2010
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