CHAPITRE 9 - BOURGTHEROULDE DE 1800 A 2005 - (1860/1891)
1860 – il y a 731 habitants à Bourgtheroulde. Le 18 janvier est promulgué un arrêté de police municipale faisant référence à un arrêt du Parlement de Normandie du 17 août 1761 : Défense sous peine de droit de : construire, reconstruire, ouvrir des fossés, faire des plantations d'arbres, haies vives ou mortes, de former ou rétablir des clôtures quelconques le long des chemins ruraux ou sentes sans avoir demandé, en double dont un sur papier timbré, l'alignement au maire et avoir obtenu l'autorisation nécessaire. Défense de planter des arbres sur les bords des dits chemins si ce n'est en observant la distance de trois mètres vingt-quatre (dix pieds) calculée à partir de la limite extérieure des chemins. Les murs pourront être construits à l'extrême limite des dits chemins. Les clôtures en terre, palis (*enceinte de pieux), gazon ou pierres sèches ne pourront être placés à cinquante centimètres du bord extérieur du chemin afin de prévenir les éboulements (comble des fossés ou entrave à la circulation). Les branches des arbres seront coupées à l'aplomb de la limite extérieure des chemins, de même pour les racines. Les arbres penchants seront abattus. Les haies seront tondues tous les quatre ans sur souches ou vestiges de l'ancien alignement. Tous les quatre ans cet avis sera publié et affiché dans la commune.
Il sera interdit de procéder dans le voisinage des chemins et sentiers à des excavations si ce n'est aux distances ci après : pour les carrières, marnières ou galeries souterraines, quinze mètres ; sur les puits et citernes, dix mètres ; argilières, sablonnières et excavations à ciel ouvert, trois mètres ; mares publiques ou particulières, trois mètres ; caves ou fossés particuliers, un mètre. Il devra être donné connaissance auparavant de l'ouverture des dites excavations quelle que soit leur distance des voies publiques dans les propriétés non closes. Il faudra les entourer ou les couvrir par obligation de sûreté publique. Il sera défendu de déposer des fumiers, boues, immondices, pailles, feuilles, bois, pierres, décombres. Sur ces chemins ou fossés, seront enlevés : gravier, sable, terre, gazon. Il sera interdit d'ouvrir des tranchées ou des ouvertures sans autorisation, de diriger ou laisser écouler les eaux sales des fumiers ou écuries. Défense sera faite d'y faire tourner des charrues, d'y traîner des objets capables de les dégrader. Pour cela les charrues, herses et instruments agricoles circuleront sur des traîneaux montés sur roues ou rouleaux. Les œuvres empêchant l'écoulement des eaux sont interdites. L'adjoint, le commissaire de police et le garde champêtre sont chargés de l'exécution du décret.
Le 18 août sont installés Vittecocq, maire et son adjoint M. Lecerf. Les conseillers municipaux élus sont nommés le 4 octobre. MM. Gruel et Gasse, absents, le 9 novembre. Tous les conseillers signent hormis Gruel. A chaque installation a lieu la prestation de serment.
1861 – Il y a 751 habitants à Bourgtheroulde. Par un testament olographe du 12 septembre 1860, déposé chez Maître Leclair notaire, M. Tassel fait don de deux mille francs au Bureau de Bienfaisance converti en rente de trois pour cent sur l'Etat. Il est demandé au maire d'Infreville le classement du chemin de la rue de la Poterie au nombre des chemins vicinaux. L'agent voyer rejette la demande en août. Un registre est ouvert en mairie de Bourgtheroulde pour recevoir les oppositions des habitants. Le 8 août, M. Bénard, négociant à Cholet, refuse l'expropriation de sa cour masure dont l'achat a été projeté en novembre 1860. Il transige sous conditions : la parcelle qu'il vendrait serait de trente-deux ares, prenant pour limite une ligne droite allant de l'angle ouest du Jardinet vers le bout du mur du presbytère, construction d'un nouveau mur de même hauteur et de même épaisseur que l'actuel avec les matériaux de l'ancien, création d'un passage à pied seulement pendant quatre ou cinq ans puis disparition de ce passage. La commune se réserve le droit de faire construire en face de ce passage si besoin est. Le même jour, Mme Grenier s'oppose au classement de la rue de la Poterie demandé par le maire d'Infreville. Le conseil réplique que sa belle rangée d'arbres de haute futaie se réduit à quelques mauvais arbres, essence d'ormes, qui seraient tombés depuis longtemps si l'administration n'avait pas été plus indulgente car cette plantation n'est pas à la distance voulue par les règlements. Deux propriétaires riverains de ce chemin ont une sortie sur la route impériale, les autres sur la route de la Poterie. La majeure partie des maisons est inoccupée, d'autres ont été démolies parce que la route est en si mauvais état que les habitants ne peuvent trouver de voituriers pour les approvisionner. Ce chemin suffit au besoin de sa ferme.
1862 – La commune d'Infreville désire aliéner certains chemins, tenant compte des observations des citoyens d'Infreville sur procès-verbal ouvert en mairie d'Infreville : 1) l'ancien chemin n° 22 de Bourgtheroulde à Bourg Achard – 2) le chemin blanc allant dans la commune de Bosbénard en tournant le hameau des Noés – 3) le chemin herbu formant limite entre Bourgtheroulde et Infreville rétréci d'un mètre - le chemin n° 21 supprimé en totalité – le chemin n° 30 diminué d'un mètre quatre-vingt-cinq. Bourgtheroulde observe le 6 février que le chemin n° 22 est fréquenté par ses habitants allant à Bosbénard. Seule cette commune entretient la double haie sur son territoire. Celle d'Infreville le maintient en état constant d'humidité. Toute la largeur du chemin doit rester praticable. Le chemin n° 21 abrège le trajet de Bourgtheroulde aux Noés de moitié. Les chemins 22 et 21 doivent être conservés en l'état. L'expropriation des terrains pour l'agrandissement du champ de foire est décidée le 11 juin. Le dossier prévoit : 1) le plan du terrain – 2) un procès-verbal d'estimation – 3) le premier refus des propriétaires – 4) l'avis du maire sur l'ouverture de l'enquête – 5) mention d'un avis dans le journal de l'arrondissement – 6) une enquête administrative commodo et incommodo – 7) le décret impérial déclarant d'utilité publique la parcelle à acquérir.
En septembre les propriétaires (demeurant à Cholet) d'un terrain voué à l'expropriation font connaître qu'il a été verbalement affermé à Léon Amédée Gruel propriétaire cultivateur à Bourgtheroulde. Le conseil persiste à offrir cinq mille francs aux propriétaires. M. Gruel a un usage de ce lieu pour deux ans mais pas de bail. Il percevra cinquante francs d'indemnité par chaque année pour cessation de jouissance. Les Chemins de Fer de l'Ouest adressent une notice sur la ligne de chemin de fer qu'elle se propose d'établir de Serquigny à Rouen. Huit stations sont prévues. Une enquête est ouverte sur les établissements proches de Bourgtheroulde. La station portera le nom de cette commune.
1863 – Le terrain acquis pour l'agrandissement du champ de foire est planté d'arbres fruitiers et clos en partie de murs en briques. Le sol est inégal. Le 5 février, il est décidé que les arbres d'agrément se trouvant sur l'ancienne place le long du mur qui divise la place publique et le terrain seraient déplantés et replantés s'il y a lieu à la suite de ceux se trouvant au bout de la dite place. Il est indispensable de planter le long de la route de Bourg Achard deux rangées d'arbres en regard de ceux de la petite place. Par ces précisions, on peut ainsi situer l'ancienne place publique à l'endroit où se trouve l'actuelle mairie. Le 10 mai, un impôt extraordinaire est voté pour l'acquisition de quatre maisons se trouvant sur le champ de foire afin de dégager la place publique. Huit mille francs ont été promis par le préfet lors de son passage à Bourgtheroulde. Une partie du chemin n° 1 de Bourgtheroulde à Elbeuf est déclassé. Il est devenu inutile. Il existe un autre chemin plus court pour accéder à la route départementale dont la rampe d'accès devenue trop rapide sera adoucie. Le décret loi du 26 mars 1852 impose la création d'une société de secours mutuel. En novembre 1863, les habitants de la commune ne sont pas disposés à en faire partie. Les membres seraient honoraires et participants. Cette société a des difficultés pour s'organiser.
1864 – La principale préoccupation de Bourgtheroulde est l'édification de la nouvelle mairie. Un projet de ligne télégraphique est voté le 15 décembre.
1865 – En août, onze conseillers sont élus et prêtent serment à la constitution et à l'empereur. Le 17 septembre, M. Vittecocq est installé maire. Lecerf est nommé adjoint. Le 25 novembre, le conseil municipal expose : 1) la réclamation adressée au préfet le l'Eure par le maire de Thuit-Hébert qui désire que le nom de Bourgtheroulde soit supprimé à la dénomination de la gare Bourgtheroulde / Thuit Hébert sur la ligne de Serquigny à Rouen. Il propose que le nom de Bourgtheroulde soit reporté et ajouté à celui de la gare de La Londe – 2) une lettre du 11 novembre émanant du directeur de la Compagnie des Chemins de Fer de l'Ouest à l'inspecteur principal – 3) la lettre du 15 novembre de cet inspecteur à l'ingénieur en chef – 5) la lettre du préfet au maire du 22 novembre autorisant la présente réunion. Le conseil municipal fait remarquer que Thuit-Hébert n'est qu'à trois kilomètres. La Londe est à plus de cinq kilomètres et située en Seine-Inférieure. La Compagnie de l'Ouest n'a établi de correspondance de Bourgtheroulde à La Londe que pour son intérêt particulier et dans un but de concurrence contre les voitures publiques, les bateaux d'Elbeuf, en abrégeant la distance de Bourgtheroulde à Rouen.
1866 – La nouvelle mairie est inaugurée le dimanche 13 mai. Les délibérations ont pour sujet principal l'édification de cette construction et les problèmes s'y rapportant.
1867 - Le champ de foire sera agrandi à la suite de l'acquisition de quatre maisons situées devant la nouvelle mairie. Le 10 juin, le maire et le conseil municipal adressent un courrier à Napoléon III : "Le Maire et le conseil municipal de la commune de Bourgtheroulde à sa Majesté l'Empereur – Sire, l'odieux attentat contre l'empereur de Russie, et hôte de la France, et dont Votre Majesté a failli être la victime, a soulevé tous les cœurs et fait naître un sentiment général d'horreur et d'indignation. Sire, la Providence qui protège la France, et qui veille constamment sur vos jours précieux, n'a pas permis qu'une main criminelle vint frapper un souverain placé sous l'égide de Votre Majesté. Le Maire et le conseil municipal de Bourgtheroulde, fidèles interprètes des habitants de cette commune, sont donc heureux, Sire, de pouvoir vous exprimer la joie qu'ils ressentent de la protection que Dieu a bien voulu accorder à Votre Auguste Personne. Les soussignés ont l'honneur d'être, Sire, de Votre majesté, les très humbles et très fidèles sujets". La copie de cette lettre n'est signée que par six personnes : Vittecocq (maire), Legendre, Eugène Védie, Leclair, J. Marais, Legrix.
1868 – En février, un jugement du tribunal de Pont-Audemer prononce l'expropriation des maisons pour l'agrandissement de la place publique. Une de ces maisons appartient à Mme Lasné épouse séparée de M. Osmont, décédé quelques années avant elle… mais le nouveau propriétaire est M. Aubert, peintre à Elbeuf, qui réclame l'indemnité ! Son acquisition est jugée critiquable. M. Aubert a acheté en viager à Mme Lasné plusieurs immeubles dans différentes communes. Mme Lasné est décédée au bout d'un an. L'acte est attaquable. Personne ne s'est présenté pour recueillir l'héritage. Ces faits désignent une donation déguisée ou une vente faite à une personne interposée ? Les deux enfants de Mme Lasné ont une possibilité de contestation. Une sommation leur est adressée de se trouver en l'étude des notaires de Bourgtheroulde le jour du paiement à M. Aubert. M. Delacour, géomètre à Bourgtheroulde, demande à être logé dans un immeuble acheté par la commune pour l'agrandissement de la place publique. La maison ne sera démolie que l'an prochain. Il lui est accordé d'y résider pendant six mois. Le préfet adresse deux subventions pour l'édification de la justice de paix : 5.437 francs et 1.062 francs 81 centimes le 29 décembre. En 1868, il y a 783 habitants… et vingt-sept débits de boissons…
1869 – Le 20 mai, Eugène Védie est installé adjoint par décret impérial et prête serment.
1870 – Certains chemins devenus vicinaux enclavent le bourg. Les dépenses nécessaires à leur entretien sont augmentées le 3 février : chemin des Fossés - partie de celui de la mare Arthur (commence au chemin de grande communication de Bourgtheroulde à Appeville et se termine à l'ancienne route de Bourgtheroulde à Bourg Achard) - partie de celui de Bourgtheroulde à Bourg Achard - autre partie de l'ancienne sente de Bourgtheroulde à Bourg Achard (commence où finit celui de la mare Arthur et vient aboutir sur la place publique de l'église). Le chemin rural n° 20, dit chemin Herbu, est aliéné. Il appartient pour moitié à Bourgtheroulde et pour moitié à Infreville. Il est devenu complètement inutile. Sa vente sera faite au profit des deux communes. Le 16 mai, le conseil municipal demande la création d'une succursale de la Caisse d'Epargne. Cet établissement utile et moral rendrait de grands services aux classes laborieuses et serait à proximité des habitants des campagnes. Le 5 août, M. Leprestre, agent d'assurance, est autorisé à créer une société de Secours Mutuel. Elle est composée de membres participants et de membres honoraires.
Le 3 août, le maire, M. Vittecocq est réélu. Les conseillers municipaux : Gasse, Lecerf, Marais, Legendre, Védie, Leseigneur, Lesage et Poulard sont installés suivant lettre du préfet du 20 août. Un arrêté municipal est prononcé le même jour rétablissant la taxe sur le pain. Il est fait mention des lois des 19 et 20 juillet 1791 et 18 juillet 1837. La liberté laissée au commerce de la boulangerie n'a pas produit les effets attendus. Le 7 septembre, après le désastre de Sedan, la capitulation de Napoléon III et l'invasion de la France par la Prusse, Deux mille francs sont votés pour équiper la Garde Nationale. A Bourgtheroulde, il reste environ quarante hommes valides susceptibles de former un corps de détachement. Les armes et les équipements en fusils, habillement et frais de corps de garde sont indispensables. Il importe d'organiser promptement des moyens de défense. Trente pompiers sont équipés et armés, quinze gardes nationaux armés. Quarante hommes sont capables d'aller au besoin au devant de l'ennemi. Les sommes votées pour la construction de la mairie, les réparations de l'église, sont comprises dans ce revirement de situation, compensées plus tard par un impôt extraordinaire. Les travaux sont suspendus. Les ouvriers sont sans emploi l'hiver. La commune vote mille cent trente-trois francs pour les occuper. Trois cent trente francs sont pris sur le traitement du commissaire de police, deux cents francs sur les fêtes publiques, six cents francs sur les fonds de la construction de la mairie et de la place publique. Les ouvriers sont employés à curer les mares publiques et aux travaux communaux.
Le 5 octobre, Bouquet, pharmacien est installé maire par convocation et arrêté du préfet du 1er octobre. Védie est nommé adjoint. Lecerf, Poulard, Lesage, Gruel, Marais, Legendre, Leseigneur sont conseillers municipaux. Vittecocq, maire précédent, est démis de ses fonctions. Il est cependant mentionné membre du conseil municipal le 4 novembre. On peut voir, dans ce changement, un règlement de compte au sein de l'équipe municipale ?
Le 25 octobre, une dépêche télégraphique du sous préfet de Pont-Audemer exige le vote d'urgence de la somme nécessaire pour armer et équiper la Garde Nationale. La commune ne peut faire plus que les deux mille francs déjà votés le 7.Elle fait remarquer le 2 novembre qu'elle achète elle-même l'armement et l'équipement de la garde sédentaire. L'équipement de la Garde Nationale est pris sur les fonds consacrés au cimetière, construction de la mairie, réparations de l'église, réparations du presbytère, équipement des pompiers, réparations des halles. Le conseil municipal se réserve, le 29 novembre, le moyen de recourir à un impôt si besoin est pour rétablir le budget.
1871 - Les mobiles de l'Eure, aidés d'autres unités, se battent contre les Prussiens les 3 et 4 janvier dans les rues et sur la place de l'église. La mairie est occupée et sert d'ambulance (*infirmerie). Un jeune clairon blessé décède dans une salle. (*Voir rubrique « Guerres et évènements). Le 20 février, le projet d'instituer une commission de salubrité publique est adopté : les boues et fumiers provenant du nettoyage des rues et cours seront transportées à trois cents mètres des habitations dans les vingt-quatre heures. En cas de refus des habitants, ce transport sera effectué à leur frais. Un nouveau conseil municipal est installé par arrêté du préfet en date du 15 mai en application de la loi du 14 avril 1871. Il est composé de MM Vittecoq, Lesage, Gasse, Legendre, Poulard, Lecerf, Gruel, Périnelle, Leseigneur, Legrix, Marais et Filoque. Le 19 mai, M. Vittecoq retrouve sa fonction de maire.
1872 – Le conseil municipal débat et règle les problèmes provoqués par la guerre, l'occupation prussienne, les frais occasionnés par les événements et l'installation du nouveau cimetière. La guerre a laissé de lourdes séquelles économiques. La commune a été pillée par les Prussiens. Les impôts allemands sont lourds. Les ouvriers n'ont pas de travail.
1873 – Les problèmes générés par la guerre de 1870/1871 sont toujours présents. La municipalité tente de faire face aux difficultés diverses.Le 13 novembre, un arrêté de police municipal décide que les branches en aplomb seront coupées, les haies tondues tous les quatre ans et réduites selon l'ancien alignement.
1874 – Le chemin dans la forêt de La Londe doit être réparé. Son prolongement de Bourgtheroulde à Saint Ouen de Thouberville est en partie dans la Seine-Inférieure. Il sert à l'exploitation de la forêt. Il est demandé aux autorités municipales et habitants des communes intéressées de participer à son entretien. Le 9 février, le maire de Bourgtheroulde demande au préfet de faire des démarches auprès de son collègue d'Infreville. En mars, Mme Védie née Barbier fait un don de mille francs au bureau de bienfaisance. Ses héritiers s'engagent à verser cette somme deux mois après son décès.
M. Vittecoq est réélu maire. M. Gruel est nommé adjoint. Ils sont installés le 19 avril. Le prêt de sept cent treize francs est remboursé à la Fabrique. Le maire propose d'abandonner à la Fabrique l'herbe du nouveau cimetière ainsi que celle de l'ancien jusqu'à ce qu'il cesse d'être en fonction, à charge par elle d'entretenir tous les chemins de ces lieux. Le conseil municipal s'attaque le 27 juillet à l'extinction de la mendicité. Les mendiants étrangers sont de plus en plus nombreux. Chaque mendiant coûte 0,04 franc par habitant soit une somme annuelle de vingt-neuf francs soixante-douze. Il est décidé que cinquante francs seront pris en 1875 pour cette dépense. Cette somme est reconductible jusqu'en 1881. En novembre, une lettre du sous-préfet de Pont Audemer mentionne la présence de chevaux abandonnés par les Prussiens. Ils sont réclamés comme épaves au nom des domaines. Ces chevaux étaient malades lorsqu'ils ont été recueillis le 4 janvier 1871. Ils ont été soignés et nourris au frais de la commune jusqu'au 15 mars. Les dépenses engagées sont supérieures aux cinq cent quatre-vingt-quinze francs réclamés par les domaines. Aucune pièce justificative ne peut être fournie. Il était matériellement impossible de tenir des écritures pendant cette période. Le registre d'état civil en fait foi ainsi que celui des réunions du conseil municipal. L'administration des domaines devra abandonner ses prétentions. Le nouveau conseil municipal est installé le 18 décembre. Maire : Vittecoq Pierre Louis Jacques – Conseillers municipaux : Gasse fabricant, Filoque mécanicien, Poulard rentier, Legrix épicier, Legendre rentier, Marais boucher, Leclair notaire, Lecerf cultivateur, Danvy huissier, Vittecoq Félix huissier. Gruel propriétaire n'est pas élu.
1875 – La commune est victime d'inondations ayant causé des dommages considérables au début de l'année. Les propriétaires, dont M. Leclerc briquetier et maire d'Infreville, sont tenus de faire curer fossés et ravins. En juillet, la commune vend une partie de certains chemins vicinaux qui n'ont plus d'utilité depuis l'ouverture des routes d'Elbeuf et de Thuit-Hébert. Ils sont aliénés et supprimés : partie de l'ancien chemin de Bourgtheroulde à Elbeuf comprise entre la propriété appartenant à M. Grenier (à la limite de la gendarmerie (* route de Rouen) à laquelle on accède par la nouvelle route d'Elbeuf) et le chemin vicinal de Bourgtheroulde aux Faulx – Partie de la sente de la Maladrerie (*ce nom confirme la présence d'une léproserie au Moyen-Âge) comprise entre l'ancien chemin de Bourgtheroulde à Elbeuf et le chemin rural dit de la Porte des Marchands. Les acquéreurs de ces chemins devront maintenir et entretenir en bon état le ravin passant sous la route d'Elbeuf. Huit mille francs sont proposés par M. Gasse pour l'achat de ces portions de chemins. Une enquête commodo et incommodo est effectuée le 7 août. Plusieurs propriétaires et co-fermiers voisins adressent diverses réclamations. Le 25 octobre, M. Grenier adresse une protestation : il ne pourrait accéder à ses pièces de terre. La municipalité fait remarquer que la population de Bourgtheroulde a diminué, que l'endroit incriminé voit de nombreux passages de moutons et que cette aliénation serait une ressource pour l'allègement du budget. Le 28 novembre, un arrêté du préfet de l'Eure prononce la suppression de ces parties de chemins au profit de M. Félix Gasse, propriétaire à Bourgtheroulde et manufacturier à Elbeuf, pour une somme de huit mille francs.
1876 – Le 5 janvier, M. Gasse offre de céder gratuitement une bande du terrain acquis pour établir un chemin rural destiné à relier la sente de la Maladrerie à la route nationale 138 de Bordeaux à Rouen. Ainsi, M. Grenier pourra avoir deux accès faciles pour ses labours. Le 10 février, MM. Delau et Cousin déposent une plainte au sujet de l'aliénation et de la suppression du chemin vendu à M. Gasse. Leurs arguments sont réfutés. Le nouveau chemin est conforme. Une circulaire du ministre de l'agriculture et du commerce enjoint aux mairies qui le peuvent l'achat d'instruments agricoles perfectionnés : machine à vapeur locomobile, faucheuse, moissonneuse pour location aux petits propriétaires. Le 8 août, la commune n'y voit pas d'utilité pour le moment.
1877 – en novembre, la commune achète la carte de l'année territoriale ainsi que la brochure annexe, préparées par le ministre de la guerre et déposées dans les mairies d'une manière permanente, selon la circulaire du ministre du 7 mai.
1878 – Les membres du bureau électoral proclamé à la suite des opérations de vote du 6 janvier se réunissent en vertu de l'arrêté préfectoral du 11 janvier. MM. Gruel et Danvy sont absents, excusés pour cause de maladie qui les retient au lit. Est élu maire : Vittecoq Pierre Jacques Louis – Conseillers municipaux : Poulard, Leclair, Filoque* (fabricant renommé de machines agricoles. M. Tiphaigne a édité un livre de photos de ses créations), Legendre, Legrix, Gasse, Lecerf, Marais, Vittecoq Félix. M. Leseigneur a fait une donation de mille francs par testaments olographes des 5 juillet 1876 et 12 novembre 1877 chez Maître Leclair notaire à Bourgtheroulde. Cette somme est versée au Bureau de Bienfaisance et convertie en rente dont les intérêts seront employés en achat de bois de chauffage et de vêtements pour les pauvres. Le legs est accepté le 28 février. La commune se dote de nouveaux réverbères avec colonnes le 6 mai.
1879 – Le 16 mars, vote d'un impôt extraordinaire pour faire le chemin d'Infreville à Saint Martin. Sa longueur est de sept cent quatre-vingt-treize mètres. Une demande d'obtention pour autorisation d'ouvrir une carrière dans la forêt de l'Etat (*forêt de La Londe) au triage de Saint Martin est faite le 24 octobre. Cette carrière serait voisine de celle où la commune d'Infreville fait extraire du caillou pour la construction de son chemin qui fait suite au chemin vicinal de Bourgtheroulde à Saint Martin.
1880 – Au début de l'année, le conseil municipal d'Infreville refuse de voter les ressources nécessaires pour le chemin vicinal de Saint Martin à Infreville. Bourgtheroulde considère que ce chemin est aussi utile aux habitants d'Infreville qu'à ceux de Bourgtheroulde. Les riverains d'Infreville, propriétaires sur Bourgtheroulde, n'ont pas fait de concessions gratuites et des clôtures comme leurs voisins. Le sous préfet de Pont Audemer tient à la disposition de la commune onze francs, premier acompte des cinq millions votés pour venir en aide aux familles nécessiteuses et aux ouvriers sans travail. Le 2 février, le préfet adresse cinquante francs au receveur municipal pour secourir les indigents et les ouvriers au chômage. Le 28 février, nouvelle subvention du préfet de quarante francs : l'argent reçu est distribué en bons de pain et de bois aux nécessiteux et aux chômeurs. Le montant de la souscription faite pendant la guerre de 1870/1871 pour l'achat de deux canons et mitrailleuses et secours aux militaires blessés de Bourgtheroulde est placé en rente de trois pour cent sur l'Etat pour venir en aide aux militaires, leurs veuves, leurs frères et sœurs et orphelins de la commune, par décision du conseil municipal du 3 mai. Le 11 juin, un projet d'alimentation d'eau de la commune sous les voies et places publiques de Bourgtheroulde pour fournir aux habitants l'eau utile à leurs besoins est voté. Il est envisagé de créer un lavoir. Les moyens actuels sont : des puits, des citernes, des mares. Une lettre du préfet fait connaître qu'une loi vient de fixer au 14 juillet la date d'une fête nationale. Le 8 juillet, le conseil municipal vote trois cents francs pour la célébration de cette fête.Il est décidé de créer un atelier de charité pour occuper les ouvriers sans travail l'hiver prochain.M. Bouquet père demande qu'une inscription soit posée sur les murs de la mairie et des écoles pour perpétuer le souvenir de la générosité de la ville de New-York qui a envoyé des secours à la France après l'invasion prussienne. Cette demande n'est pas prise en considération le 9 août. Le 31 décembre, le sous préfet de Pont-Audemer retourne le dossier relatif à la construction du chemin vicinal ordinaire n° 97 d'Infreville à Saint Martin accompagné d'une délibération du conseil municipal d'Infreville et d'un rapport de l'agent voyer cantonal sur cette délibération. En témoignage de bon voisinage, le conseil municipal de Bourgtheroulde consent à scinder l'exécution du travail en deux années 1881 et 1882, à la condition que le conseil municipal d'Infreville prenne l'engagement de faire exécuter la partie mitoyenne de ce chemin entre le pré Legay et le chemin vicinal n° 18 en 1882 au plus tard. L'exécution des travaux est ainsi partagée.
1881 – A la suite des opérations de vote du 30 janvier, les membres du conseil municipal se réunissent. Vittecoq est élu maire. Filoque, Poulard, Legendre, Gruel, Legrix, Rébulet, Gasse, Danvy, Leroux, Lecerf et Bonvoisin sont nommés conseillers municipaux. Extinction de la mendicité : un traité a été passé avec le dépôt de Beaugency pour l'entretien des mendiants de l'Eure. Il expire le 31 décembre prochain, ainsi que les engagements pris par la commune pour les dépenses d'entretien de cet établissement. Le traité est renouvelé pour cinq ans avec le concours de la commune. Un crédit de cinquante francs est inscrit chaque année au budget communal jusqu'en 1886. Une partie de la sente de la Maladrerie est supprimée et aliénée au profit de M. Delau le 23 janvier. La parcelle vendue s'étend depuis la propriété de M. Gasse, représenté par M. Poulard, et arrive au bout de la cour du demandeur. Cette vente ne peut nuire aux voisins.Le chemin vicinal d'Infreville à Saint Martin est toujours un sujet de contestation entre les deux communes. Bourgtheroulde demande au préfet et au Conseil Général de ne pas être privé des subventions pour 1881. Infreville ne peut continuer ce chemin et ajourne son établissement indéfiniment. L'intérêt général est sacrifié aux motifs tout à fait personnels d'un seul propriétaire d'Infreville.Le 21 mars, un impôt extraordinaire est voté pendant trente ans à partir du 1er janvier 1883 pour la construction de deux chemins partant de la route du Neubourg et tendant, l'un à la Mésangère, l'autre à Boscherville. Des prestations converties en tâches seront faites en nature. Infreville consent à construire immédiatement le chemin d'Infreville à Saint Martin si Bourgtheroulde paie des indemnités pour les terrains et clôtures de ce chemin. Par lettre du 25 mai, le sous préfet indique que dans ce cas, Bourgtheroulde pourrait obtenir une subvention d'environ trois cinquièmes de la somme à payer. Bourgtheroulde fait remarquer qu'Infreville profite de ceci pour faire peser sur ses habitants une charge incombant à Infreville. Le 4 juin, le conseil municipal de Bourgtheroulde refuse d'accéder aux prétentions d'Infreville et demande à l'administration de conserver à la commune les droits aux subventions car Infreville exagère et doit finir par consentir à l'exécution des travaux projetés.
1882 – Le 7 mai, M. Léon Amédée Gruel est élu maire par huit voix sur douze.
Le chemin vicinal d'Infreville à Saint Martin est toujours en projet. Il sera composé d'une première couche de cailloux cassés extraits de la forêt de La Londe et d'une deuxième couche de marne épandue sur la chaussée, ces matériaux transportés par voitures, tombereaux et brouettes. M. Pierre Jacques Louis Vittecoq, propriétaire, ancien maire et chevalier de la légion d'honneur, décède le 13 avril 1882, laissant un testament olographe en date du 2 janvier 1880 et un autre du 8 avril dernier, déposés chez Maître Leroux notaire. Il donne et lègue au Bureau de Bienfaisance trois mille francs que M. Thomas Alexandre Duval, propriétaire au Neubourg et héritier désigné, est obligé de verser dans un délai de trois mois à partir du jour du décès de M. Vittecoq. Le Bureau de Bienfaisance a l'obligation de faire dire chaque année à perpétuité pour le repos de l'âme du défunt et celle de son épouse, Françoise Désirée Lecerf, une messe le jour anniversaire du décès de chacun d'eux. Le don est accepté le 7 mai. Le 7 août, le conseil municipal décide qu'à partir du 1er septembre prochain les grains seraient vendus au poids de cent soixante-cinq kilos pour le sac de blé, au quintal métrique pour les autres denrées. Ces mesures sont prises afin que la halle ne tombe pas : elle décroît tous les jours. Dans les halles des pays voisins, le blé se vend à cent sixante-cinq kilos le sac, ce qui est équitable et juste. A Bourgtheroulde, le blé se vend au sac de deux hectolitres. Il était urgent de remplacer la mesure par le poids. Un nouveau projet concernant le chemin vicinal d'Infreville à Saint Martin est envoyé par le préfet en novembre. Il est accompagné d'une nouvelle délibération du conseil municipal d'Infreville acceptant le projet proposé par l'administration et fixant les alignements suivant les lignes bleues. Ces tracés sont la conséquence de réclamations qui ont été faites lors des enquêtes et n'apportent aucun changement à ce qui a été fixé antérieurement. Le conseil municipal d'Infreville a accepté ce projet à la suite d'une transaction faite avec les héritiers de Melle Auvard consentant à faire une concession gratuite à la commune d'Infreville des terrains et clôtures nécessaires à l'élargissement, à la condition que cet élargissement soit opéré le long des propriétés après le décès de Melle Auvard. Cette transaction ne concernant qu'Infreville, le conseil municipal de Bourgtheroulde n'a rien à voir sur sa valeur. C'est l'affaire de la commune d'Infreville. Il résultera de son adoption une gêne momentanée pour la circulation générale. Des difficultés sont rencontrées depuis trois ans. Ne vaut-il pas mieux d'accepter la situation avec la réserve demandée par le conseil municipal d'Infreville ? Le conseil municipal de Bourgtheroulde accepte le tracé proposé suivant les lignes rouges modifiées par les lignes bleues et consent à ce que l'élargissement le long des propriétés de Melle Auvard soit ajourné.
1883 – Le 14 mai, M. Eugène Bourgaley, propriétaire à Infreville, expose par lettre que sa prairie se trouvant le long du chemin d'Infreville à Saint Martin va se trouver déclose par la construction et l'agrandissement de ce chemin. Il demande une indemnité pour édifier une nouvelle clôture. Cinquante francs lui sont alloués en dédommagement de l'enlèvement de sa haie. Le 27 juin l'expropriation du terrain et de la clôture situés aux Hauts Vents de M. Julien Adolphe Adam, propriétaire au Houlme, est décidée. Son fermier est M. Adolphe Dain. Il n'est pas prouvé que M. Adam a fait un bail à long terme écrit ou oral. Le tracé adopté au plan parcellaire sera suivi sans modifications. Le jugement du 18 juillet par le tribunal de première instance de Pont- Audemer confirme cette décision, après diverses tentatives amiables sans résultat avant et depuis cette expropriation. La presque totalité des propriétaires riverains ont fait une concession gratuite. En novembre, l'agent voyer communal est autorisé à procéder à la vente de bois provenant du terrain exproprié de M. Adam. Les boues et fumiers provenant du balayage du pavé, rues et places ne sont pas loués depuis de nombreuses années, causant des préjudices à la commune. Le conseil municipal décide de traiter de gré à gré pour la location de ces résidus qui sont une gêne pour les habitants et nuisibles à la salubrité publique. En novembre, la suppression du cassis qui sert de ruisseau à la rue des fossés est projetée. Cette rue est très fréquentée par les voyageurs en voitures désirant éviter la Grande Rue. M. Gasse offre de céder gratuitement tout le terrain nécessaire pour rectification et construction du chemin des Faulx dont il accepte de prendre en charge une partie des frais.
1884 - La construction du chemin de Bourgtheroulde à la Mésangère est ajournée. Les propriétaires riverains sont réunis le 9 février. Certains font des concessions gratuites, d'autres élèvent des prétentions hors de proportion avec les dommages causés. Le conseil municipal se réserve de statuer ultérieurement.
L'aqueduc du cassis de la route des fossés ne peut être exécuté. L'agent voyer signale un relèvement de la chaussée de soixante-cinq centimètres qui aurait pour inconvénient d'amener les eaux de la ruelle Harel sur la rue. Ce qui entraîne des difficultés avec l'administration des Ponts et chaussées : MM. Mantel et Canu seraient empêchés de sortir facilement de leurs propriétés ; la propriété de M. Bénard se situe en contrebas. Il faut renoncer à la construction de cet aqueduc. Quelques mètres de cailloux relèveront un peu le cassis et diminuera sa profondeur. C'est un travail sans importance comportant de petits inconvénients au moment des grandes pluies. Le passage sera plus difficile pour les femmes et les enfants, mais l'écoulement sera facilité. Le 19 juillet, la municipalité envisage de supprimer et d'aliéner une partie du chemin n° 34, dit rue Brûlée, qui fait suite au chemin de la Mésangère entre la route du Neubourg et le chemin de Bourgtheroulde à Bosnormand. Cette partie n'est ni passagère, ni praticable, envahie par : orties, ronces, herbes, dépôts d'immondices, qui exhalent des odeurs dangereuses pour les habitants du quartier. Les acquéreurs seraient tenus de conserver et de maintenir en bon état l'existence du ruisseau d'une largeur et d'une profondeur d'au moins un mètre. Après l'enquête de commodo et incommodo du 21 août, la vente du chemin est fixée à vingt francs l'are. Si les propriétaires riverains refusent ce prix, le maire est autorisé à le baisser. Une commission de salubrité publique est formée le 19 juillet ayant pour effet de prendre des précautions hygiéniques afin d'éviter les épidémies. Les membres de cette commission sont : M. le docteur Rébulet, M. Gasse aîné, M. Legendre, M. le pharmacien Sauvage, M. Lemarié, M. Bouquet.
1885 – Le concours agricole des 31 juillet, 1er et 2 août a obtenu un succès dépassant les prévisions. Avec des ressources limitées et la participation des habitants la fête de l'agriculture a eu un éclat dont le canton de Bourgtheroulde peut être fier. Mais la presse n'a épargné personne. De fâcheux « accidents » se sont produits à la fin du banquet, présidé par le préfet de l'Eure, interrompu pendant son discours. Un témoignage de reconnaissance est adressé à M. Gruel, maire.
1886 – L'aqueduc passant sous le chemin de grande communication n° 80 effraie les chevaux. Le 14 août, il est décidé de le réduire et de le recouvrir en pierre. Un tuyau sera posé sous le chemin vicinal n° 150 qui débouche sur cette portion pour servir de trop plein à la mare afin d'éviter des inondations. Elles ont sévi l'hiver précédent à la suite de la fonte des neiges.Un vote de fonds pour imprimés relatifs au dénombrement de la population est décidé le 10 décembre.
1887 – Le 30 janvier, aux termes d'un testament fait en la forme mystique du 29 décembre 1886 déposé chez Maître Leroux notaire, M. Aimable Rozé demeurant à Bosc Roger a donné une somme de dix mille francs aux pauvres du canton de Bourgtheroulde inscrits aux Bureaux de Bienfaisance. Ce legs est accepté. Des habitants de Bourgtheroulde et Infreville demandent que l'ouverture d'une sente tendant de Bec Thomas à Guerbaville-La Mailleraye soit ouverte sur le territoire de Bourgtheroulde. Le conseil municipal arrête : que la sente commençant du chemin des Faulx et se terminant au chemin de La Poterie doit suivre ce chemin jusqu'à la départementale 138 pour reprendre le chemin du Mouchel jusqu'au chemin nouvellement agrandi qui est la continuation de la sente de La Mailleraye. Il n'y a pas lieu de procéder à la reconnaissance de la sente réclamée par les pétitionnaires.
1888 – Après les élections des 6 et 13 mai, le nouveau conseil municipal est installé le 20. La séance est présidée par M. Gruel, maire, puis par Noël Poulard le plus âgé des membres du conseil. Léon Amédée Gruel est réélu maire, Désiré Filoque est nommé adjoint. MM. Bouquet, Legrix, Rébulet, Omont, Legendre, Poulard, Gasse, Bonvoisin, Leroux et Deshayes sont conseillers municipaux.
1889 – Un habitant de Bourgtheroulde demande à louer l'herbe de la place publique moyennant quarante francs par an. Le conseil municipal estime que cela constituerait une gêne pour les autres habitants et refuse le 17 avril. Deux cents francs sont votés sur les fonds libres le 29 avril pour célébrer le centenaire de 1789 avec tout l'éclat possible.
1890 - En août, les habitants sont tenus de balayer deux fois par semaine le pavé de la bourgade et d'enlever à leur profit, immédiatement après le balayage, les immondices en provenant. Le 13 septembre, Malleville sous le Bec demande l'autorisation de créer une station d'étalons. La municipalité reconnaît l'avantage d'avoir près de la commune des étalons de gros trait et de demi-sang. Il y a douze juments à Bourgtheroulde. Une pétition est signée en décembre par quelques habitants qui se plaignent que le chemin n° 17, dit de la Porte des marchands et traversant la propriété de M. Gasse, a été par suite de labourages diminué de largeur et mis dans un état qui le rend impraticable. Ils demandent que ce chemin soit remis dans sa largeur légale. M. Gasse demande de son côté, par pétition, la suppression et la vente de ce chemin. Une commission de trois membres est désignée pour examiner les avantages et désavantages de la vente de ce chemin.
1891 – Les commissaires désignés en décembre dernier reconnaissent que le chemin n° 17 n'est d'aucune utilité publique et donnent un avis favorable à sa vente à condition qu'il soit remplacé par un chemin encaissé partant de la Porte des Marchands pour rejoindre le chemin vicinal n° 83. Ce chemin n° 17 sépare en deux la propriété de M. Gasse qui offre deux mille francs et s'engage à faire exécuter à ses frais le chemin encaissé. Le conseil autorise l'aliénation du chemin. Le reste du chemin sera vendu à MM. Cécille et Grenier. Ces décisions sont prises le 12 février. Les sommes provenant de la vente du chemin à MM. Gasse, Cécille et Grenier seront employées en 1892 à l'amélioration et à l'édification des chemins ruraux de la commune. Le même jour, la rue des Fossés et le chemin de grande communication sont frappés d'alignement. Afin de pouvoir illuminer le bourg, distribuer du pain et de la viande aux pauvres à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet, il est demandé de l'aide à l'administration, la commune ne pouvant prendre la somme de deux cents francs, qui manque, sur son budget. Léon Octave Gruel apporte le 14 novembre à la mairie huit cent quatre-vingt-quatre kilos de vers blancs qu'il a fait ramasser sur ses terres. Cent soixante-seize francs quatre-vingt centimes lui sont alloués pour cette destruction.